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L’Avenir de la Mayenne, 8 octobre 1905

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L’Avenir de la Mayenne
8 octobre 1905


Extrait du journal

M. Georges Leygues a prononcé, à Villeneuve sur Lot, à la fête annuelle des anciens combattants de 1870, le discours suivant qui a soulevé des applaudissements unanimes : Le seul fait que l’idée de patrie ait pu être discutée et qu’on ait pu dire qu’il y a une crise du patriotisme est un fait d’une gravité extrême. La patrie n’est pas matière à controverse. On est patriote simplement, sans restriction et sans réserve, ou on ne l’est pas. Il y a peu du différence entre ceux qui refusent de remplir le devoir militaire et ceux qui de mandent à examiner, le jour où lu pays les appellera aux frontières, si l’agression est juste ou injuste, si la question de guerre et de paix a été bien ou mal posée. Et quelle est l’heure que les internationa listes choisissent pour pousser la jeunesse au mépris du drapeau et à la désertion? Préci sément l’heure où l’impérialisme des nations combatives, des races jeunes et fortes, me nace la primauté, l’existence môme des races anciennes, où les rivalités deviennent cha que jour plus âpres, où le passé le plus glo rieux, les services les plus éclatants rendus à la civilisation et à l’humanité ne sont plus pour aucun peuple une garantie de respect et de survie. Nous aimons passionnément et nous vou lons la paix, car elle est le plus grand bien dont puissent jouir les hommes. Nous haïs sons la guerre, ses iniquités et ses horreurs ; mais nous savons que la paix ne dépend pas de nous seuls et que l’unique moyen de la rendre durable c’est d’ôlre assez puissant pour l’imposer à qui serait tenté de la trou bler ; nous savons aussi que le moyen !e plus sûr d’éviter la guerre c’est de ne pas avoir peur de la guerre. La civilisation, quelque adoucissement qu’elle ait apporté aux mœurs, n’a pas en core appris aux peuples qu’ils ne doivent pas abuser de leur force ; elle n’a pas établi le règne de la raison et du droit ; elle n’a pas calmé les ambitions des violents, apaisé les haines de race. Bien des jours passeront avant que les peuples consentent à livrer à des cours ar bitrales les litiges qui intéressent leur sécu rité et leur honneur. Gardons-nous donc de bercer le pays de chimériques espoirs. Evitons, dans nos pa roles et dans nos actes, tout ce qui pourrait déprimer les âmes, énerver les courages et obscurcir dans les consciences la stricte et claire notion du devoir. Le moude aime les forts ; il a peu de pitié pour les faibles. Il pardonne vite à l’agres seur injuste et brutal qui triomphe. Il oublie plus vite encore la victime docile et résignée qui tend la gorge à son bourreau. En stimulant les énergies nationales, nous ne cessons pas d'être pacifiques, nous ne renonçons pas à l’idéal de la fraternité universelle : nous nous mettons à l’abri des aventures et des coups de main. Nous res tons fidèles à nos plus fi ères traditions et à l’exemple des grands hommes de 1789 qui surent allier le patriotisme le plus ardent aux plus hauts sentiments d’humanité....

À propos

Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.

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