Extrait du journal
bâti, au bas, ses demeures, ses villes, \ ses ports, ses chemins de terre ou de fer. i Il y avait employé les ressources d’un génie prodigieux. Mais que tout cela était donc petit! Quel royaume de Lilliput, au regard des géants de pierre, des montagnes démesurées dont la tète se perdait dans les cieux. L’homme, aux prises avec ces monts, en écorche à peine la surface, de/ façon insensible, ou bien il perce au travers un trou si petit qu’il ne se voit pas, que le monstre n’en perçoit point la piqûre. L’homme peut cela, ces choses infimes, parce que le géant ne se détend pas. S’il voulait! Comme on sentait qu’il n’au rait pas grand effort à faire. ht I on sentait aussi qu’il pouvait vouloir. La nature ne paraissait pas, comme dans nos contrées, en plein re pos, maternelle à l’humanité en travail, asservie par elle. Ses iorces n’étaient pas cachées, ses grilles n’étaient pas rentrées. On se doutait que, sous cette gigantesque carapace de montagnes, le monstre était à peine assoupi. Là-haut, dans les airs, à plus de 3,000 mètres, au-dessus des pentes neigeuses de l’Etna, un flocon de fumée s’élevait sans cesse. Plus loin, au dessus du Slromboli, de la fumée encore. Cela (li sait qu’il y avait sous la terre, tout près, un réservoir de force, d’une force in commensurable à côtéde laquelle toutes les ressources de l’homme comptent pour rien. La menace était visible... Mais le pays est vraiment trop tentant pour qu’on le déserte, pour qu’on recule devant le danger. Une nombreuse population vivait donc là, accrochée aux volcans dont elle se défiait à peine. Dans ces contrées aux paysages gran dioses, hautains, parce que tourmentés, bouleversés, la terre n’a pas pris son équilibre. Elle est encore sous le coup des grandes convulsions géologiques ; elle est disloquée, fissurée, et l’immense creuset intérieur de la planète laisse, à l’occasion, échapper par les fentes quelques petits résidus de son éternelle combustion. D’où la secousse qui a agité la terre et la mer, au détroit de Messine, et qui a causé tant d’irréparables malheurs. Tant il est vrai que l’homme ne peut, régner avec quelque sécurité sur la na ture que là où elle est apaisée, inerte, où elle ne se défend plus contre le faible entant devenu son maître....
À propos
Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.
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