Extrait du journal
Après vingt années de République, il nous faut encore dans la Mayenne, défendre le régime que s'esl donné la France au lendemain de ses désastres, et qui a rendu à notre patrie et sa force et sa prospérité. Tandis que partout sur tous les points du territoire, il y a longtemps que le gouvernement républicain n’est plus contesté, tandis que partout les populations lui témoi gnent leur reconnaissance, nos institutions étant mises hors fie cause, les électeurs n’ont plus qu’à discuter des programmes et les façons de les appliquer, nous en sommes ici à lutter encore pour la République, à la défendre contre des monarchistes qui n’osent arborer leur drapeau pour capter plus facilement la confiance des populations. Eh bien nous resterons à ce poste de combat, et à l’heure de la lutte nous répondrons coups pour coups aux attaques de nos adversaires. Nous la défendrons hardiment, avec toute notre force, avec toute notre aine, cette belle République qui a tant faitpour le peuple, qui a tant fait pour la Patrie. Nous la défendrons contre tousses calomniateurs, et loyaUmant, au grand jour, avec énergie, avec fiarfé; oui avec fierté car nous avons le droit d’être tiers de l’œuvre accomplie. Nous avons le droit d’être fiers quand, regardant en arrière, nous voyons le chemin parcouru, les réformes appliquées malgré l’opposition de nos irréconciliabies-ennemis. Et cette œuvre reste grande, quelles qu’aient été les défaillances de certains. Elle reste ma gnifique surtout si nous nous rappelons qu’elle a été accomplie par les républicains au milieu des tempêtes parlementaires, au milieu des intrigues, des coalitionsetdes complots. Electeurs, montrez la môme fierté, repondez avec la même assurance, quand on ose vous dire que la République n’a rien fait pour le pays, quand on vient vous répéter les plus sottes calomnies, tous parler des milliards que doit‘la République, de scs folles dépenses, de ses gaspillages financiers. 1 Ai Courrier du Maine, La Croix, La Mayenne et leurs patrons prétendent sans cesse que nous marchons à la ruine, à la faillite, à la banqueroute î allons donc. Oui, la République a augmenté les dépenses de ses divers ministères, et elle s’en fait gloire. Oui elle, a une forte dette, mais à qui la faute ? Et les 6 milliards qu’on a donnés aux émigrés lorsqu’ils sont rentrés en France dans les four gons de l’étranger? est-ce la République qui en est responsable ! Et les 12 milliards qu’ont coûté les guerres de Crimée, de Mexique et l’invasion de 70 ; est-ce aussi la République qui en est responsable. • C’est pourtant elle qui les a payés î — voilà ce que vous oubliez de dire, messieurs les mo narchistes ; vous avez raison d’en rougir. Tout l’argent qu’a dépensé la République, il n’a pas servi, comme il servait sous la royauté et sous l’empire, à doter les parents des empereurs et des rois, à entretenir leurs cours, à faire leurs guerres ; non, la République a employé son argent d’abord à payer les dettes des monar chies, puis elle a construit des forts, fabriqué des armes, garni les arsenaux, refait une armée qui impose à tous le respect de la Patrie. Elle a augmenté toutes les pensions civiles et militaires. Elle a favorisé le"développement du commerce et de l’industrie, en creusant plus de trois mille kilomètres de canaux, en ouvrant trois cent mille kilomètres de chemins vicinaux, en construisant plus de vingt mille kilomètres de chemin de fer... et tout cela pour rendre les rapports plus faciles, pour établir le plus de communication possible sur tout le territoire. L’année dernière encore, on supprimait l’impôt sur la grande vitesse. Aux Agriculteurs elle donne 40 millions par an, alors que l’empire ne leur accordait que 6 mil lions. ' Aux enfants du peuple, de l’ouvrier, du paysan, elle leur apprend à lire, elle leur donne gratui tement l’instruction. Elle a construit pour eux, de 1878 à 1892, vingt-sept mille maisons d’écoles ; elle en a réparé agrandi, meublé plus de dix mille. Et, tandis que l’empire dépensait dix millions en 1869 pour l’instruction publique, la Républi que en dépense aujourd’hui cent soixante-huit. Aux évêques, aux curés, aux églises, elle leur donne chaque année 45 millions. Voilà com ment elle persécute le clergé. Tout cela, vous pouvez le dire hautement, ce sont des chiffres et des chiffres dont nos adversaires ne peuvent contester l’exactitude ; ils valent mieux, ils sont plus probants que toutes les rengaines des journaux réactionnaires et de leurs patrons. La République a le droit d’être fière de son œuvre ; républicains, soyez en fiers vous aussi; aujourd’hui vous avez un grand devoir, c’est de dire partout ce qu’a fait nôœe gouvernement, de convaincre les hésitants, de persuader les sceptiques. t A toutes les déclarations de MM. d’Elva, de Robien, Gamard et de Broglie, opposez l’œuvre accomplie depuis vingt ans. Comparez et jugez avec sincérité, avec bonne foi. Si vous voulez que cette œuvre s’achève, si vous voulez conserver les libertés que la République vous a don nées, si vous voulez en conquérir de nouvelles, repoussez sans hésiter lès candidats honteux de l’empire et de la royauté. Votez pour la République, acclamez-la comme toute la France l’acclame, avec reconnaissance, avec fierté. Votez pour ses défenseurs. MITTRE-DESLANDELLES....
À propos
Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.
En savoir plus Données de classification - d'elva
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