Extrait du journal
Vous avez tous lu, braves travailleurs, l’énergique et éloquente réponse faite par M. Domini que aux gens de la Croix qui avaient le cynisme de conseiller de voter pour le plus riche. Vous avez applaudi avec nous au fier langage du candidat républicain, et, comme nous, vous lui avez donné une approbation sans réserve. Dimanche, par votre vote, vous porterez le dernier coup à nos adversaires. Mais d’ici là, aidez-nous dans notre œuvre de propagande, combattez avez nous ; en travaillant au succès du candidat républicain, c'est pour vous que vous tra vaillez. Sa victoire sera la vôtre. Aidez-le donc, aidez-nous, efforcez-vous de convaincre ceux qui hésiteraient encore. , Vous savez ce que la République a fait pour vous ; vous avez tous au cœur le souvenir de ses bienfaits ; dites-les donc sans crainte, et bien haut. Certes, vous avez le droit de penser qu’il existe encore bien des injustices sociales, des plus inexplicables, vous dont le courage, l’intelligence et l’habileté se manifestent tous les jours ; certes vous souffrez encore de l’inégalité hasardeuse de la naissance ; vous avez à peiner pour de maigres salaires, à redouter le chômage, la concurence étrangère. Oui, tout cela est vrai, à Laval, à Mayenne, à Ernée, comme dans toutes les autres villes industrielles, mais ce qui est vrai aussi, c’est que la République a fait déjà beaucoup, quoi qu'on en dise, pour améliorer votre sort. Il n’y a guère que 16 ans qu’elle existe de fait, et déjà la République a accompli plus de réformes qu’aucun des régimes qui l’ont précédée. La législation protectrice du travail est si considérable qu’on se demande comment il peut se trouver encore des travailleurs qui votent pour des réactionnaires, pour des nobles qui ne connaissent rien de leur existence, de leurs peines, de leurs besoins, qui n’ont jamais rien fait et ne peuvent rien taire pour eux. Rappelez-vous ce qui a été fait pour vous en ces dernières années : En juillet 1880, la République a supprimé l’article du Code civil qui disait que le patron devait toujours être cru sur sa simple affirmation pour la quotité des gages et salaires ; cette disposi tion était u ne atteinte à V'égalité devant la loi que le Code avait entendu établir. La République a fait disparaître cette exception injurieuse au droit commun. En 1883, pour donner une sanction efficace à la loi sur la durée des journées de travail votée en 1848, la République a institué des commissions locales de surveillance et de l’inspection du travail des enfants dans les manufactures. < En 1884, elle a voté la loi sur les syndicats professionnels ; c’est un des actes les plus cou rageux qu’ait jamais tentés aucun gouvernement ; elle a permis ainsi aux ouvriers de se grouper comme ils l’entendaient, sous la seule réserve d’une communication de leurs statuts à la mairie. Sous la République, tous les citoyens doivent se soumettre à la loi commune ; aussi lorsqu'il y a deux mois, quelques syndicats ont essayé de s’y soustraire, le gouvernement a fait preuve d’une énergie à laquelle toute la France a applaudi. La République a donné aux ouvriers la personnalité civile, le droit d’ester en justice, de créer des caisses de retraite et de secours mutuels, etc., etc. En 1889, le 15 juillet, elle a fait une loi magnifique sur les délégués mineurs, permettant aux travailleurs de la terre d’élire parmi eux des surveillants appointes par la mine et chargés de veiller à la circulation, à la ventilation, à l’hvgiène, etc. La République a rendu le livret facultatif, laissant ainsi l’ouvrier libre d’avoir ses états de service sans payer de timbre, sans passer par un contrôle administratif. Elle a introduit dans les conseils de prud'hommes autant d’ouvriers que de patrons. En 1886, elle a voté la loi sur la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse, avec verse ment minimum de 1 franc ; elle a permis à l’ouvrier blessé ou infirme, de faire liquider sa pen sion avant la 50e année. Elle a voté une loi sur la responsabilité pies patrons dans les accidents. Enfin, il y a quelques mois à peine, le 2 novembre 1892, elle a voté la loi sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes employées dans les établissements industriels, cette loi qu’on peut voir affichée dans toutes les usines de Laval, et qui réglemente le travail de nuit, le repos hebdommadaire, l’hygiène et la sécurité des ateliers etc., etc. Pour vos enfants surtout, braves ouvriers, que la République n’a-t-elle pas fait ? Nous ne parlerons pas ici des vingt mille maisons d’école primaire qu’elle a construites, mais seulement des écoles manuelles d'apprentissage qui sont subventionnées par la République, des écoles nationales professionnelles de Vierzon, de Voiron et d’Armentières, des écoles de chaudronnerie et de constructions en fer de Nevers, des arts et métiers de Lille, de Châlons, etc. Tout cela, c’est la République qui l’a créé pour donner à vos enfants une instruction profes sionnelle. • De plus, elle a institué pour près de 5 millions de bourses dans les lycées de garçons, et plus d’un million dans les écoles spéciales. Et, pour terminer, voulez-vous savoir combien l’Empire donnait pour les budgets du com merce, de l’agriculture, des travaux publics réunis? En 1869, l’Empire donnait pour les trois ministères ensemble 90 millions ; la part des travaux publics était de 70 millions. Aujourd’hui la République donne : Pour l'Agriculture 38 millions (Elle vient de voter encore 5 millions pour les victimes de la sécheresse). 5 millions Pour le commerce et l’industrie 226 millions Pour les travaux publics 197 millions Soit au total • 466 millions C’est-à-dire 376 millions de plus que l’Empire, soit quatre fois plus. Voilà, travailleurs de Laval, ce que la République consacre tous les ans dans son budget à l’agriculture, au commerce, à l’industrie, aux travaux publics. Aux candidats réactionnaires qui vous disent que la République ne fait rien pour vous, produisez leur tous ces chiffres, ils ne pourront les réfuter. Nous ne vous dirons pas qu’en votant pour les candidats républicains, votre sort changera subitement; non, mais il s’améliorera de plus en plus; l’œuvre entreprise se poursuivra, et chaque année, quelque loi nouvelle viendra vous apporter un peu de ce bien-être auquel \ous avez droit. , . _ . 'Votez «loue poui* la République, votre l>ieiiîaitriee. Ouvriers de Laval, vous qui travaillez, vous qui peinez, vous savez où sont vos véritables amis. N’hésitez pas, votez en masse pour M* Dominique. C est le candidat de la dé mocratie libérale et laborieuse, contre la noblesse intolérante des châteaux. Votez pour la République, volez peur vos libertés. MITTpE.j)£SLANDELLES....
À propos
Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.
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