Extrait du journal
L’heure de la discussion est passée. Grâce à la République qui a fait de vous les égaux des princes, des comtes et des marquis en vous donnant le bulletin de vote, vous allez pouvoir dire toutes vos préférences, toutes vos volontés. Allez au scrutin en toute indépendance, sam crainte de personne, en hommes libres qui entendent user de leurs libertés. C’est un devoir sacré que vous remplirez ; vous n’y faillirez pas. Vous connaissez les hommes qui sollicitent vos suffrages, qui aspirent à l’honneurde vous représenter. A vous de choisir ceux qui sont les plus dignes de votre estime et de votre con fiance. La situation est très nette, quelques précautions qu’aient prises nos adver saires. D’un côté, vous avez les défenseurs d’un régime qui vous a donné plus de vingt années de paix, qui a rétabli l’ordre dans les finances, qui a réorganisé l’armée, qui a imposé au monde entier le respect de notre patrie et nous a assuré l’alliance du plus grand peuple de l’Europe; ce sont MM. Dominique, Renault-Morlière, Chautin-Servinière et Fouassier. De l’autre, vous avez des représentants de l’empire ou de la royauté qui n’osent pas vous montrer leur drapeau, parce qu’ils en rougissent, parce qu’ils savent qu’empire et royauté, cela veut dire : banqueroute, ruine, servitude, privilège, guerre, invasion. Ceux-là, ils s’appellent MM. d'Elva, de Robien, Gamard, de Rroglie; ils ont l’aplomb de vouloir vous faire croire qu’ils n’en veulent pas à la forme du gouvernement, et ils sont soutenus par ses pires ennemis ! Electeurs, vous ne serez leurs dupes I Et d’ailleurs, alors même que nos adversaires se démasqueraient, pourriez-vous hésiter un seu l instant à donner vos voix aux véritables amis du gouvernement. Non, car vous ne seriez ni reconnaissants, ni soucieux de vos intérêts. Les candidats royalistes tiennent tous le môme langage. Depuis vingt ans, ils répètent que c’en est fait de la République, que le pays n’en veut plus, et la République est tou jours debout, plus forte, plus vivant© que jamais ! Chaque fois qu’un département, un canton, ou un arrondissement sont consultés,c’est toujours un républi cain qui est nommé ; le pape lui-mèyie a reconnu que la République était seule possible en France, et la Russie nous honore de son amitié. Dans leurs circulaires électorales, dans leurs réunions, sur leurs affiches, les candidats royalistes osent vous dire que la République ne se montre pas soucieuse des Intérêts agricoles. On ne peut avoir plus d’aplomb. Est-ce que c’était un réactionnaire, le grand patriote Gambetta qui créait en 1882 le ministère spécial de l’agriculture, et instituait en même temps 5 écoles pratiques d’agriculture, au lieu de 2, 43 professeurs départementaux au lieu de 15, et 20 stations au lieu.de 6. Est-ce que c’était un réactionnaire le ministre Gomot qui, en 1885, créait dans tous les dépar tements des champs de démonstration. Est-ce que ce sont des réactionnaires, MM. Develle et Méline, ces ministres qui sont arrivés par un travail opiniâtre à relever notre agriculture. Et, pour ne parler que de notre département,est-ce que ce sont les réactionnaires qui ont les premiers pris la défense des agriculteurs? Allons donc. Assez de calomnies, assez de mauvaise foi ! Ce qui est vrai, c’est que, en 1872, dans la séance du B août, M. Bigot, alors député de la Mayenne, qui patronne aujourd’hui M. de Robien, vota con tre le privilège des bouilleurs de crû. Ce qui est vrai, c’est que le premier amendement demandant le droit de 3 francs sur les céréales a été déposé avec les signatures de MM. RenaultMorlière, Bruneau, Souchu-Servinière, Lecomte, députés républicains. Ce qui est vrai, c’est que l’amendement tendant à obtenir que le produit des droits sur les céréales et sur le bétail fut employé en dégrèvements ou en améliorations en faveur de l’agriculture, a été signé par M. Renault-MorHère et ses collègues républicains. C’est qu’au Sénat, MM. Denis, DuboysFresney, des républicains eux aussi, défendaient alors les intérêts agricoles avec la même énergie que M. Méline à la Chambre....
À propos
Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.
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