Extrait du journal

Le Figaro Le Figaro proteste contre les poursuites correctionnelles dirigées contre un journal breton, alors que la loi réserve au jury la connaissance de tous les délits de presse : « L’offense est grave. Toute la presse s’en est émue ; toute la presse a compris qu’on voulait lui enlever ses juges naturels, au moyen de distinguo dont les Provinciales ont fait justice depuis près de trois siècles. Aussi le Syndicat des journalistes parisiens, convoqué pour la circonstance, a-t-il pris la seule décision qu’il pouvait prendre. Il a con damné le procédé. Il s’est déclaré solidaire du journaliste et du journal de province qu’on prive ainsi des garanties que lui assu rait la loi. Il est de cœur avec eux Désor mais il est engagé d’honneur dans cette que relle, et — soyez tranquilles — la presse a bec et ongles pour se protéger elle-même si elle se voyait abandonnée par ceux qui ont la mission spéciale de fa défendre. » Le gouvernement s’est ^encore mis une mauvaise affaire sur les bras. Ce ne sont pas les journaux seuls qu’il y rencontrera pour le combattre, il peut compter qu’à la Cnambre il aura des adversaires parmi ses amis. Je n’ai pas d’illusions sur l’affection profonde que sont sensées nourrir l’une pour l’autre la presse et la tribune, ces deux sœurs ; mais je sais que par-dessus cette sympathie plu tôt tiède, il y a pour elles nécessité absolue de rester amies contre l’ennemi commun qui les guette. » Le Temps Le Temps commente ainsi l’arrêt rendu à Saint-Brieuc dans l’affaire de Y Indépendance bretonne, et sur lequel le Syndicat de la presse parisienne a été consulté : « Le procès de Saint-Brieuc est une ano malie criante, et le jugement par lequel il s’est terminé crée un précédent absolument inacceptable. Que si, par suite de textes contradictoires ou d’inadvertances de rédac tion, ou de négligences, trop fréquentes dans les conditions où s’élaborent parfois les lois les plus graves, la cour se croit obligée de confirmer, il ne faudra pas hésiter à proposer au Parlement des retouches de nature à ren dre toute confusion impossible à l’avenir. » Le malheur est que si la liberté de la presse, garantie de toutes les autres, est tou jours réclamée par les oppositions, elle est de la part des gouvernements l’objet d’un culte moins ardent. Les partis qui passent de la minorité à la majorité déposent assez aisément cette liberté en route, sans réflé chir que le tour de leurs adversaires viendra. Si l’on fait cette objection aux uns comme aux autres, ils répondent : « Une fois au pou-...