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L’Avenir de la Mayenne, 22 juin 1919

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L’Avenir de la Mayenne
22 juin 1919


Extrait du journal

Tout homme a le droit de chercher à amé liorer les conditions de son existence par tous les moyens honnêtes et permis. Il en a non-seulement le droit mais le devoir, sinon pour lui-mème, du moins pour le bien de sa famille. Personne ne doit par conséquent trouver mauvais que les travailleurs s’effor cent de se faire une place plus large et plus agréable au soleil.Chacun doit, au contraire, dans la mesure de ses moyens, les aider à atteindre ce but Mais les moyens de I homme isolé sont fort restreints. C’est donc aux gouverne ments, au gouvernement républicain surtout, qu’il appartient de favoriser cette ascension de la classe ouvrière. En premier lieu, il importe d’assurer h la famille du travailleur un logement sain et confortable, autant que possible avec un jardin, où celte famille, après ses huit heures de travail, puisse trou ver de ses loisirs un emploi utile autant qu’attrayant. Le jardin fera la plus heureuse concurrence au cabaret. Nous sommes sur ce point entièrement d accord avec M Jouhaux, secrétaire général de la C. G. T., qui, lundi dernier, à la réunion du Comité national a exposé les idées suivantes : u L’habitation ouvrière doit être saine et confortable. Des pratiques d hygiène sont également à instaurer, tant à l’atelier qu’au foyer ouvrier. Les cités ouvrières modernes ne devront pas être les casernes que l’on a vu construire ces temps derniers, à Paris particulièrement, qui n’offrent en aucune manière au travailleur le milieu sain et repo sant que la société doit lui procurer. Les ma ladies qui ravagent la classe ouvrière et en particulier la tuberculose, devenue un véri table danger pour notre race, ne seront com battues avec succès que le jour où la famille ouvrière possédera un véritable foyer. » L’Etat devra aussi avantager très sérieuse ment les familles nombreuses, décider que les enfants les mieux doués seront admis gratuitement dans les établissements d’en seignement secondaire et aux grandes écoles, et faciliter I accession de la famille ouvrière à la propriété. Le travail et l’économie feront le reste. Soyons bien certains, en effet, que devenu propriétaire de sa petite maison et de son jardin, avec quelques économies en ré serve. le chef de famille songera plutôt à augmenter ces dernières qu’à prêter l’oreille aux excitations des mauvais bergers. Ces derniers ne l’ignorent pas. Tout en proclamant à tout propos qu’ils veulent éman ciper le peuple et faire le bonheur de la classe ouvrière, ils ne craignent rien tant, au fond, que de voir ce bonheur se réaliser. Ils ont besoin d avoir sous la main une armée de miséreux et de mécontents à l’aide de la quelle, quand foccasion s en présentera, ils puissent donner l’assaut à la société et s’em parer du pouvoir. Tout homme heureux de son sort leur échappe. Ils savent très bien que, satisfait et maitre chez soi. le travailleur les repoussera et qu’ils disparaîtront comme ces parasites qui vivent à l’aise sur un corps malade et meurent bientôt sur un corps ro buste et sain. Les mauvais bergers savent tout cela et c’est pour celte raison que, détournant les travailleurs des moyens réellement propres à améliorer leur sort, leur interdisant toute collaboration avec I élément bourgeois, tant ils redoutent une entente qui leur serait mortelle, ils préconisent les moyens révolu tionnaires. la lutte de classes, l'abolition de la propriété individuelle, la dictature violente du prolétariat. Les mauvais bergers ont tout intérêt à perpétuer la guerre entre ouvriers et patrons, parce que c’est le fond sur lequel ils vivent, et s’ils réclament la dictature du pro létariat, c’est-à-dire la prééminence tyran nique d’une classe sur une autre, c’est qu’ils comptent bien en être les profiteurs. Le véritable intérêt des travailleurs cons cients est de rompre au plus tôt avec ces exploiteurs de la classe ouvrière qui sous cou leur de socialisme, ne font en réalité que de la politique et n’ont d’autre but nue de se bisser au pouvoir en se faisant du peuple un marchepied. Voyez les revendications d’un certain nombre de membres de la C. G. T., revendications qui ont été adoptées par le Comité national : Amnistie générale, même pour Us déserteurs devant l'ennemi, ]>as d intervention aimée contre te bolchevisme, j,as d'annexions, pas d'indemnités, cessation du blocus de TAIhmagnet entente avec la république allemande, etc.; tout cela n’a rien de commun avec les intérêts des ouvriers français, tout cela n’est que de la politique, de la plus mauvaise politique. Nous en appelons au bon sens des travail leurs. Ne voient-ils pas qu’en les poussant à se rallier à un pareil programme on leur fait le plus grand tort, qu’on risque de dresser contre eux toute la partie saine et patriote de la population, qu’on retarde fâcheusement le moment où ils obtiendront les légitimes satis factions qu’ils réclament. Celle tactique est périlleuse et folle. Celle qu’il faut employer est beaucoup plus simple, plus honnête et plus sûre. Que rejetant les formules creuses dont on leur enfle le cerveau, les travailleurs prennent une bonne fois la résolution de s’occuper exclusivement de leurs intérêts pro fessionnels.questions de salaires,de retraites, de salubrité, d'hygiène, du bien-être de leurs familles, de l’avenir de leurs enfants ; que, dans le but d’améliorer les conditions mora les et matérielles de leur existence, ils coopè rent loyalement avec le gouvernement, avec les patrons qui, en majorité, sont prêts à un accord également profitable aux deux parties; qu'ils concentrent sur cet objectif pratique et raisonnable leurs préoccupations et leurs tforls....

À propos

Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.

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