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L’Avenir des Hautes-Pyrénées, 5 juillet 1942

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L’Avenir des Hautes-Pyrénées
5 juillet 1942


Extrait du journal

Des agriculteurs prisonniers vont pouvoir rentrer L’émouvant appel que le Président Laval a adressé aux ouvriers français est, sans doute, un geste de solidarité européenne. C'est aussi, c’est surtout, un geste de haute solidarité nationale. Depuis plus de deux ans, plus d’un million de nos compatriotes mènent derrière la triste ceinture des barbelés la vie morne et doulou reuse des captifs. Depuis plus de deux ans, des femmes, des parents, des enfants attendent, avec anxiété, l’être cher qui ne revient pas. De puis plus de deux ans, un seul espoir anime ceux qui doivent ainsi de meurer loin de leurs foyers : le retour au pays, au village, aux champs. Et voici que cet espoir va — pour certains du moins — se réaliser. On a écouté, avec émotion, la voix grave du président Laval parlant aux ouvriers de France : « Le chancelier Hitler, et je l’en remercie, vient de décider la libération d’un nombre important d’agri culteurs qui pourront revenir en France dès votre arrivée en Alle magne ». Et avec l’espérance, la joie est revenue dans certains foyers. Les ouvriers entendront cette exhortation. Leur devoir est tout tracé. Et l’on n’a jamais fait en vain appel à leur intelligence et à leur sens national. Si les agriculteurs sont, en grand nombre prisonniers, c’est que, pendant la guerre, ils étaient sur la ligne de combat. Les ouvriers, eux, ont, dans bien des cas, bénéficié « d’affectations spéciales ». Sans doute ont-ils travaillé ferme. Mais s’il est dur, certes, de se dévouer au travail, n’est-il pas plus pénible encore de risquer sa vie et sa li berté? Aujourd’hui, les ouvriers de France voudront rendre < aux com battants le bien qu’ils ont reçu d’eux ». Ils partiront en masse pour l’Allemagne. Ils partiront d’autant plus volontiers que leur sort ne sera en rien comparable à celui des prisonniers. Bien sûr, ce n’est pas dë gaieté de cœur qu’ils quitteront leurs foyers. Mais, du moins, seront-ils, eux, entièrement libres de mener, après le travail, l’existence qui leur con viendra. Ils bénéficieront de congés réguliers, d’une organisation sociale parfaitement au point et des mêmes salaires que les ouvriers alle mands. Un chiffre permettra de se faire une idée de l’importance que ces salaires peuvent représenter. Après avoir assuré largement leur propre subsistance, les ouvriers mariés auront le droit d’envoyer pat mois à leur famille des sommes allant jusqu’à 3.200 francs ! Ce n'est pas un échange, au sens étroit du mot, qui est proposé. Des hommes qui resteront libres vont permettre à des captifs de ren trer chez eux. “ Ils ne voudront pas se dérober à cette relève sacrée. « Nous savons que pour les prisonniers, cette France si lointaine et souvent jugée indifférente, vient de se rapprocher d'un seul coup en leur apportant le plus précieux des réconforts moraux », ont déclaré risonniers libérés à M. Pierre Laval. 'occasion qui nous est offerte, par le Maréchal et par le Chef du prennent, de montrer que nous pensons sans cesse à eux ne sera rdue....
L'Avenir des Hautes-Pyrénées (1883-1944)

À propos

Fondé en 1836, L’Écho des vallées est un journal régional publié à Bagnères-de-Bigorre. Il devient La Sentinelle du peuple pour quelques mois en 1848, avant de retrouver son nom initial. Rebaptisé L’Avenir des Hautes-Pyrénées en 1883, le journal traverse la première moitié du XXe siècle avant d’être interdit à la Libération en 1944.

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