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L’Avenir des Hautes-Pyrénées, 9 avril 1911

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L’Avenir des Hautes-Pyrénées
9 avril 1911


Extrait du journal

Nous ne saurions laisser passer sans hautement le célébrer le courage de ces Camelots du roi, qui se sont exposés crânement aux vengeances de la Thémis républicaine, et qui expient en ce mo ment au régime du droit commun — contrairement à toute justice — l'audace avec laquelle ils ont rappelé à un Prési dent le respect dû aux témoins entendus. L’héroïsme de leur sacrifice — car c’est se sacrifier superbement que d’aller résolùment en prison quand on a vingt ans et que le plein air et la liberté sont , deux joies inappréciables — est de ceux qui porteront leurs fruits. Aucune souffrance n’e§t perdue et leur exemple fera germer les justes révoltes et les légitimes indignations contre le régime qui déshonore la France. L’indignité de nos gouvernants se continue en maintenant au régime de droit commun ces jeunes gens condam nés politiques et il se joue en ce moment à la Santé un drame qui montre à quel point les Malvy et consorts sont odieux et grotesques. Certains de ces camelots protestent contre cette mesure, en refusant, toute nourriture jusqu’à ce qu'ils aient obtenu justice. D'autres se sont révoltés et on les a jetés au cachot. Nous ne songeons point sans un serre ment de cœur à ce qu’endurent ces vaillants pour la cause qu’ils servent. Mais en leur envoyant notre sympathi que admiration, nous ne pouvons point cependant ne pas songer que leurs sacri fices ont une portée considérable et qu’ils sont ceux qui préparent la voie du retour de la monarchie en jalonnant cette route de leurs immolations. Avec quelle raison vigoureuse et quel bon sens perspicace Gustave Téry a-t-il raison d’écrire à Maurras à ce sujet : « Ne vous plaignez pas, Maurras; quel » que soit votre talent, les imbéciles qui » semblent nous gouverner font beau» coup plus de mal que vous à la » République ». Et il est bon de livrer à la réflexion de tous, ces lignes de Léon Bailly dans l’Intransigeant, au sujet de 1 abominable situation qui est faite à Armand Hubert et à ses compagnons : « Je ne sais pas si l’on a besoin de » commenter cette petite histoire. Il » faudrait se contenter de la livrer aux » Français, à tous les Français, car on » n’a pas besoin d’être royaliste, il me » semble, pour s’arrêter avec un frê» misse ment devant ce spectacle d’un » homme, simple condamné politique, » enfermé en l’an 1911 dans une prison » de la République française, et que l’on » va violenter, brutaliser, torturer, afin » de lui rendre le goût du pain ! » On voit ce qu'un Michelet aurait » tiré d’une pareille scène, située au » temps des régimes déchus. Mais nous » sommes au vingtième siècle. Nous...
L'Avenir des Hautes-Pyrénées (1883-1944)

À propos

Fondé en 1836, L’Écho des vallées est un journal régional publié à Bagnères-de-Bigorre. Il devient La Sentinelle du peuple pour quelques mois en 1848, avant de retrouver son nom initial. Rebaptisé L’Avenir des Hautes-Pyrénées en 1883, le journal traverse la première moitié du XXe siècle avant d’être interdit à la Libération en 1944.

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