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L’Avenir des Hautes-Pyrénées, 27 novembre 1910

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L’Avenir des Hautes-Pyrénées
27 novembre 1910


Extrait du journal

M. Aristide Briand, président du Conseil, a cette sem ine encaissé une magistrale paire de gifles. Tout mauvais cas est niable, et il a dès lors essayé de rapporter sur son seul gibus l'humi liation de la correction. Mais toute la Franc®, tout l’univers sait à quoi s'en tenir malgré sa dénégation et l'effet, est produit. Je ne saurais refuser l’hommage de mon admiration et de mes félicitations à la brutalité vengeresse de ce geste : Lucien Lacour qui a eu l’énergie de le commettre, api ès en avoir réfléchi toutes les conséquences, en explique lui-même la portée. Son intention était claire d'ailleurs, et personne ne s’y était trompé. Ce n’est point la face de Briand qu’il visait : mais elle semble en ce moment l’enseigne du triste régime de toutes les hontes, et c’est la République qui a été vigoureusement souffletée par la main ferme de ce jeune ouvrier. J'entends les indignations des tendres amis de Marianne qui honorent pré sentement Briand comme l’un de ses meilleurs serviteurs, jusqu’au moment où ils le vomiront avec toutes sortes de grimaces répugnantes. Ils sont d’ailleurs si délicats : toute la smala s’est ruée sur le pauvre diable qui avait osé ce juste châtiment, et s’il est sorti vivant de leurs mains, c'est que la Providence Va visiblement protégé. — « Tuez-le, tuez-le ! » C’était le moyen de faire leur cour au maître ; toute la sauvagerie de leurs instincts se donna libre cours avec cette habituelle impu deur de toute majorité qui se sentant la plus forte, va jusqu’aux pires excès dans l’inconscience farouche de sa fureur bestiale. Quand, marqué de la rage de ces brutes, saignant de toutes parts, le justicier interrogé par Lépine, que cet incident dérangeait quelque peu de ses réflexions et de ses méditations sur sa confrontation avec Clemenceau à la commission Rochette (en voilà une autre ignominie républicaine !) lui fit remar quer en quel piteux état il se trouvait : « Je m'en fous », lui dit l'homme de la police, assez sensiblement assorti au régime dont il protège les jours. Ces Athéniens suffoquent devant ce geste ! Qu’ils le comprennent tout au moins. Qu’ils veuillent bien se souvenir de cette triste mégère de Marianne s’achar nant contre tant de Français, tant de Françaises, les chassant de chez eux, leur volant leurs biens, semant la hahe et la discorde avec la mine et la désola...
L'Avenir des Hautes-Pyrénées (1883-1944)

À propos

Fondé en 1836, L’Écho des vallées est un journal régional publié à Bagnères-de-Bigorre. Il devient La Sentinelle du peuple pour quelques mois en 1848, avant de retrouver son nom initial. Rebaptisé L’Avenir des Hautes-Pyrénées en 1883, le journal traverse la première moitié du XXe siècle avant d’être interdit à la Libération en 1944.

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