Extrait du journal

bien mis s’approchèrent de l’homme au marteau doré et lui dirent deux mots à l’oreilie. — Tout de suite ! répondit-il. Deux minutes après, on put voir les blouses blanches ramasser à terre les dé bris et les porter devant le Café des Va riétés. Ces braves y joignirent quelques planches trouvées là comme par hasard, une voiture à bras, un fiacre dont le co cher s’était enfui, et bientôt ils obtinrent une barricade qui occupait la moitié du boulevard et avait bien un pied et demi de haut. Ce travail-là dura un bon quart d’heure, et les travailleurs ne furent en aucune façon troublés. Il aurait pourtant suffi de dix sergents de ville pour les mettre en déroute. Un candide bourgeois s’approcha de la barricade, et s’adressant à un de ceux qui paraissaient diriger l’o pération : — Mais, lui dit-il, vous ne savez donc pas que la rue Drouot est pleine de ser gents de ville et de gardes de Paris ? C’est une folie de faire une barricade si près d’eux! Vous allez être enlevés au moment où vous vous y attendrez le moins. — Mêlez-vous de vos affaires, lui ré pondit l’insurgé. Si vous avez peur, f le camp ! Vous êtes enc ore de ces endormeurs du peuple, vous ! mais le peuple en...