Extrait du journal
le e»ein lui devient uu« prison îmuierable dans laquelle il étouffe et dépérit L’es pérance, c’est l’aliment essentiel du cœur humain, c’est le ressort de la vie, c’est la vie elle-même! Les joies les plus délicieuses sont celles qu’elle procure; le plus belles fêtes sont celles qu’elle anime de son souffle. Et voilà justement, messieurs, d’ou pro cède le charme particulier d’une solennité scolaire comme celle que j’ai l’honneur de présider aujourd’hui. Ce qui la rend si at tachante pour tous ceux qu’elle réunit, c’est qu’étant la fête de la jeunesse, elle est véritablement la fêta de l’espérance. N’est-il pas vrai qu’en ce moment cette cérémonie est pour nous tous, grands et petits, la source d’espérances, diverses sans doute quant à leur objectif, mais semblables par les douces émotions dont elLs remplissent nos cœurs ? Vos espérances à vous, mes jeunes amis, elles voltigent autour de ces livres et de ces couronnes ; chacun de vous récapitule dans sa pensée ses chances de succès ; il fait plusieurs parts dans ses prévisions : il y a les prix sur lesquels il compte, il y a ceux qu’il espère beaucoup, il y a ceux qu’il espère un peu! Et puis, on pense aux vacances ! On forme aussi tout bas (il faut bien en convenir) le souhait que le dis cours d’ouverture ne soit pas trop long, — et, à cet égard du moins1, vos vœux, mes amis, seront accomplis. Quant aux mères, quant aux familles, qui partagent un peu toutes les espéran ces des futurs lauréats (y compris celle relative à la brièveté du discours\ elles conçoivent aussi des espérances d’une portée plus haute. Les succès scolaires de leurs enfants seront à leurs yeux des ga ges d’avenir, le prélude des succès dans la vie : sentiment respectable et profondé ment juste ! Nous vivons, en effet, dans une société démocratiqv*, où nul n’est at taché par la loi à la condition dans la quelle il est né, — où le champ du progrès est librement ouvert à tous et n’a point de limites fixes, — où l’égalité dans le droit est un principe absolu, — où l’iné galité ne peut se manifester que dans les résultats, — où les inégalités dans le fait sont la consécration même, la preuve in déniable de l’égalité dans le droit : si de deux hommes partis du même point, l’un est laborieux, rangé, économe, s’il s’im pose la rude pratique de toutes les vertus privées et publiques, — et si l’autre est paresseux et débauché, — n’est-ce pasune justice et une nécessité qu’avec un droit égal ils atteignent des résultats inégaux? C’est donc, messieurs, une espérance légitime que celle qui se fonde, pour l’ave nir d’un enfant, sur son instruction, sur sa bonne conduite attestés par ses succès scolaires. Certes, sur ce champ du progrès uni versel, où chacun est libre de marcher du pas qui lui est propre, il n’y a pas, comme sur un terrain de course, un point de dé part unique. Mais c’est que dans le champ où s’avance l’humanité, les générations se succèdent sans relâche, c’est que chacun part du point où sa naissance l’a placé, c’est qu’ainsi chacun commence sa route au point où s’était arrêté son père, parti lui-même du point d’arrivée de celui dont il a continué l’effort....
À propos
Lancé en 1872 à Troyes, L’Avenir républicain est, sans surprise, profondément républicain, convaincu que « la République est le seul gouvernement juste et rationnel », selon son programme. Mais pâtissant d’une constante instabilité rédactionnelle – rares sont les rédacteurs en chef qui y restent plus d’un an – le journal disparait au bout de dix ans, en 1882.
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