Extrait du journal
LE BIDGETJES TMïP Le rapport de M. Guichard sur le bud get des cultes a fort occupé La presse ré publicaine. Presque tous en ont donné des analyses et des citations. M. Guichard a fait suivre son travail d'un volumineux appendice fait d'extraits pris un peu par tout : dans les registres des sentences du Parlement de Paris et les œuvres des controvcrsistes catholiques, comme dans le compte rendu officiel des séances du Sénat du second Empire et le Recueil de Sirey. On a fort puisé dans le rapport ; mais il nous semble que tout le monde, à commencer par M. Guichard, a bien complètement oublié d'en tirer les con clusions. Les documents publiés à ce propos ont eu un certain succès ; les cita tions des controvcrsistes surtout. Encore quelle ait été discutée plus d’une fois depuis l'auteur des Lettres d’un provincial jusqu’à M. Ravin en passant par Pigault-Lebrun et l’ancien Constitution nel, la théologie jésuitique a toujours son intérêt de douce gaieté. Venant après beaucoup d'autres, M. Guichard a pu, sans inconvénients, rappeler que Sanchez entre dans dos détails particulièrement minutieux sur les rapports conjugaux, et que Thomas Tamburini, dont la théologie a été publiée en 1659 et en 1755, a étudié doctement, en son numéro 28, les honoraires dûs en retour de leurs faveursdant aux femmes honnêtes qu’aux filles de joie. Le rapporteur n’a pas eu tort non plus do citer des faits qui montrent que le clergé n’a jamais voulu se sou mettre à la loi. Mais il no faudrait pas que la conclusion de ce travail fût la de mande d’un budget ecclésiastique de 53 millions. M. Guichard sait fort bien que le par ti catholique a depuis longues années brisé les liens dérisoires, inventés pour tromper les badauds, qu’établissait le Concordat. Il connaît les infractions et les énumère. On publie, dit-il, sans au torisation du gouvernement, des bulles, des écrits, des discours émanant de la cour de Rome. Les prélats ne résident pas. Le clergé tient, en infraction à l’article 4 des Articles organiques, des assemblées que le gouvernement n'a pas permises. L’enseignement des séminai res est contraire aux articles organiques et au décret du 25 février 1810. Dés quêtes pour la cour de Rome sont faites contrairement aux lois. Le décret du 18 février 1809 sur les vœux religieux n’est pas plus observé. Et quand M. Guichard a eu constaté tout cela, il conclut en demandant plus d'un million et demi pour les mêmes évêques, plus d'un million pour des boursiers à placer dans les mêmes sé minaires, — en tout cinquante trois mil lions cent quarante trois mille neuf cent quatre-vingt-quinze francs pour le même clergé ! Voilà assurément un clergé bien puni et qui aura grand'peine à trouver dans les sonnantes conclusions du rapport do quoi se consoler des méchancetés de son Exposé des Motifs ! Le Concordat n'a pas eu, comme on le dit trop souvent, comme on le croit trop, pour but do mater le clergé, d'arrêter les empiétements ecclésiastiques. Napo...
À propos
Lancé par Henri Vrignault au mois de mars 1871, quelques jours seulement avant la Commune de Paris, Le Bien public rejoint dès sa naissance les rangs des journaux protestant contre les élections organisées par le Comité central. Interdit un mois après son lancement, le journal réapparait à la chute de la Commune. Républicain et conservateur, Le Bien public devient alors le journal porte-parole d’Adolphe Thiers. Lorsqu’il tombe entre les mains d’Athanase Coquerel en 1874, il se teinte également d’une couleur fortement anticléricale.
En savoir plus Données de classification - guichard
- bardoux
- armand duportal
- bourgeois
- léon say
- thiers
- aurelie de paladines
- doman
- paris
- dern
- paris
- france
- autriche
- turquie
- espagne
- angleterre
- versailles
- madrid
- russie
- rome
- parlement
- moniteur universel
- suez
- sénat
- ir
- fo
- crédit agricole
- ligue des droits
- mci
- gaz de bordeaux