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Le Cafard muselé, 1 avril 1918

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Le Cafard muselé
1 avril 1918


Extrait du journal

1 La diane a sonné. Là-bas, dans le village, Grave, religieux, vers un ciel sans nuage, • Du vieux clocher pointu s’envole l’Angelus. ' La voix du coq gaulois lance sa note brève, Et l’aube à l’horizon tout doucement se lève, Pendant que disparaît la planète Vénus. Le paysan pensif, dans sa sombre chaumière, 1 Regarde longuemeiît arriver la lumière. Dans la ville aux cent tours rien ne remue encor; On dirait qu’elle attend dans ses replis funèbres , Que l’astre radieux soit vainqueur des ténèbres , > Et prenne dans l’azur son flamboyant essor. ' L’ajirore tendrement vient colorer les plaines D’où montent jusqu’aux cieux de suaves haleines. L’air soudain retentit de joyeux chants d’oiseaux. Dieu! qüe le temps est doux malgré le vent d’automne! On entend des ruisseaux la plainte monotone Qui s’échappe à travers les fragiles roseaux. Dans le lointain brumeux, lé .flot heurte la grève. La nuit dans un sanglot rapidement s’achève. La Nature sourit à l’approche du jour. Le bruit, cet ennemi du nocturne silence, Augmentant par degré vers l’infini s’élance. Tout s’éveille à présent dans un hymne d’amour ! v Paul Rémond, Calculateur,^ Ecole de Télémétrie d'artillerie, i. S. d’H. ü’Édaeation de la Volonté en Vue du DeVtiit* social (Suite) |...

À propos

Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.

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Données de classification
  • paul rémond
  • allah
  • france
  • pax