Extrait du journal
Depuis près de quatre ans que souffle la tempête, La France est toujours là, mutilée et debout. Sanglante, harassée, elle dresse la tête, Pour.de nouveaux combats elle est encore prête, Puisqu’il le faut, c’est : « Jusqu’au bout! » . """ 'V • On peut v-per ses fils et, piller ses villages, Un vengeur obstiné surgit pour chaque mort.. ' Chaque crime est un coup de fouet pour les courages, iChaque auront reste inscrit dans le livre aux cent pages Plus la dette s’allonge et plus se tend/effort, L’effort pour résister à ce peuple de proie, Qui veut régner grâce à la iorce de son poing, Qui bat dès mains devant un enfant qui se noie, Qui fait le mal avec un grand rire de joie, Dont la .rage ne connaît point Le Droit cher aux Latins,;le,Droit que le Barbare = Croit être un simple esclave à la Force soumis; Ni sa sœur la Juq^ce, aux grands yeux purs, — avare De paroles, qui, froide et sévère, prépare Le gibet pour nos ennemis. - Car ils seront pendus an gibet de l’H.stoire, Ceux qui pour satisfaire un appétit brutal Se sçnt rués, avec ce crîTilasphématoire ; « Gott mit uns», — et voulant arracher la victoire, Sans souci du Bien ni du Mal, Ont versé tant de sang sur notre pauvre terre, Ont jeté tant de corps sur les corps entassés, Que le monde, saisi d’une horreur salutaire, S’est dressé tout à coup, ne pouvant plus se taire, I Criant au Germain : « C’est assez! » Tu n’iras pas plus loin dans ta course insolente. » Si la force est ta loi, nous saurons être forts. » La vengeance est en route ! » Hélas ! sa marche est lente, Mais dans les jours de doute où la foi chancelante Nous soutient mal; songeons aux morts......
À propos
Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.
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