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Le Cafard muselé, 15 mai 1918

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Le Cafard muselé
15 mai 1918


Extrait du journal

Ratent les brevets. Préliez notre manuel : si vous restez seulement cinq minutes sérieux, vous m’étonnerez vivement. Chez téjus ceux qui le lisent, on constate d’abord un plisse ment ironique des lèvres, ce pli dégénère bientôt en sourire et tout sé,'.termine par des yeux levés au ciel, caractéristiques ' d’un état d’esprit qui peut s’expliquer par cette réflexion : « Dieu I qu’il faut être bête ! » Vous voyez en effet des brevets d’aide-astronome, de cuisinier, d’ambulancier, de chanteur, de cycliste, de forge ron : j’en passe et des meilleurs mais ce qui excite le plus votre hilarité méprisante, c’est de voir ces sciences ridi cules se traduire par l’apposition sur, notre manche d’un tas de petits ronds : l’un porte un gril, l’autre__une ruche, un troisième une croix rouge, celui-ci une hélice, celui-là encore autre chôse ; vous déclarez alors avec un air de commisération profonde :

À propos

Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.

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Données de classification