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Le Cafard muselé, 6 septembre 1918

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Le Cafard muselé
6 septembre 1918


Extrait du journal

Camarades, L homme, dégoûté de la famille par l'alcool et la débauche, est tombé bien vite sous les coups de la maladie . tubercu lose, etc. V Vous devrez xjêtre d’infatigables propagandistes de la propreté et de l'hygiène. u II est des gens qui ne savent ce que c’est qu’une chambre bien aérée, qu'un lit propre, qu’une table nette, qu’un verre bien rincé ; des gens qui ignorent le premier mot de l’art d’élever des enfants; des gens qui ne veulent rien savoir de la médecine usuelle et qui lui préfèrent les pratiques les plus stupides dont rougirait un sauvage, les remèdes les plus immondes. On n’appelle le médecin que pour constater le décès et l’on garde pour le rebouteux sa confiance et son argent. Soyez contre toute cette barbarie les apôtres de la raison; opposez-lui patiemment, pour le salut de l’enfance et de la jeunesse, la force du bon sens et la persuasion du dévoue ment. Les questions d’enseignement ont une importance que je n’ai pas besoin de vous indiquer ; notre enseignement, à tous les degrés, appelle d’urgentes réformes. On l’a fait trop touffu, trop livresque, trop peu pratique ; il faut le recons truire non plus sur le plan critique, mais sur le plan moral. Nous n’avons que faire d’abstracteurs de quintessence ni de chercheurs d’absolu. Nous avons un extrême besoin d’esprits simples, de cœurs chauds et de volontés fortes. C’est à en cnéer le plus possible que nous devons nous appliquer. j Il n’est pas nécessaire d’avoir un très grand nombre d’idées, entre lesquelles l’esprit se perd et ne sait plus choisir; trois ou quatre idées saines et claires suffisent à la conduite générale de la vie. Le cœur est bien plus important que l’esprit. Certes il faut se défier de ses écarts; rien de plus lamentable qu’un (1) Devoirs A’après-guerre, Bulletin du Comité Michelet, n»H, août 1917. '...

À propos

Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.

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Données de classification
  • michelet