Extrait du journal
Quand les Français, appuyés par des troupes alliées, eurent rejeté l’ennemi loin de la Marne; quand les Britanniques, : secondés par des divisions françaises, eurent vidé d’Alle mands la poche de Montdidier, un coin restait encore enfoncé dans nos lignes, le saillant de Saint-Mihiel. Les Américains —, c’était leur tour — ont fait claquer la porte au nez du Boche, et du « brillant second », qui était venu l’aider. Le « brillant second » connaissait Saint-Mihiel de vieille date. Au temps où la Maison d’Autriche était encore maîtresse 'en Allemagne, il lui prit fantaisie certain jour, comme à lia Prusse, de devenir reine du monde. Elle voulut tâter elle aussi de la France, et justement, à Saint-Mihiel. C’était pen dant la guerre de Trente ans, en 1635. Le duc Charles (9), qui commandait les Impériaux, en Lorraine, poussa- hardiment vers la Meuse. Il tourna les forces qui lui étaient opposées et s’empara de Saint-Mihiel, pour s’ouvrir l’accès des plaines de Champagne. Richelieu(3) était malade; mais LouisXIII (4), roi de France, accourut en personne. Une armée de réserve s’était formée vers Châlons sous les ordres du comte] de Soissons, gouverneur de la province ; c’était une armée improvisée, composée du ban et de l’arrière-ban de la no blesse. Le roi établit son camp devant la place, le 30 sep tembre. Elle fut prise le 2 octobre, exactement deux jours plus tard. Quand Louis XIII fit son entrée, un certain nombre de faux frères restaient encore dans 1a ville ; l’un d’eux tira sur le caçrosse du roi et tua l’un de ses gardes. Par représailles, la garnison qui avait défendu la place fut durement traitée. Au cours des siècles qui suivirent, Saint-Mihiel partagea le triste sort de nos villes de l’Est, toujours menacées par l’invasion, toujours grandement éprouvées par elle. En 1870 encore, les Prussiens atteignent Saint-Mihiel peu de semaines après le début de la guerre, quand notre armée, battue aux portes de la Lorraine, découvre tbute la province, en battant en retraite vers Châlons. Le 17 août 1870, la 4e division de cavalerie prussienne pousse jusqu'à Vaucouleurs,,. d’où elle rayonne dans toute la région comprise entre la Meuse et...
À propos
Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.
En savoir plus Données de classification - henri iv
- guillaume ii
- richelieu
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