Extrait du journal
Article paru dans la Petite Gironde du 38 avril 1914, dont nous extrayons les passages suivants : . 11 faut poser clairement devant le peuple français cette question dont dépend sa destinée : Qu’adviendrait-il dans le cas où l’Allemagne, victorieuse comme en 1870, envahirait notre territoire, occuperait Paris et nos grandes villes? Une fois entrée chez noué,, s’en iraitelle? \ Eh bien I je dis qu’elle ne s’en irait pas, et que \ nulle puis sance au monde ne pourrait désormais la déloger', de notre Je prie qu’on veuille bien suivre ici ce raisonnement simpliste : L’Allemagne dispose d’une surface territoriale' à peine supérieure à celle de la France. Elle y étouffe. Sa terre, laide et médiocre, ne la nourrit pas, tandis que la nôtre est, au contraire, une des plus fécondes et une des plus sédui santes. En outre, et surtout, l’Allemagne comprend plus de 65 millions d’habitants, la France à peine 38 millions. C’est là qu’est le danger. En effet, à la suite des armées triomphantes, vous verriez entrer chez nous, pour s’y installer définitivement, le tropplein du peuple allemand. La ruée serait formidable et immédiate. Cinq, dix, quinze millions de Germains occupei raient aisément nos casernes vides, nos administrations, nos écoles, nos manufactures, nos ateliers. Qui s’y oppose rait? Qui les retiendrait de nous désarmer un à un, de nous supplanter, de nous spolier ? Qui les empêcherait d’être les maîtres dans notre pays, bien mieux encore que nous ne . sommes les maîtres en Algérie, en Tunisie, au Soudan; de faire de la France ligotée et bâillonnée la plus magnifique des colonies, ou plutôt d’en faire une nouvelle Pologne? z A nos frais, en doublant nos impôts, ces gens pratiques , installeraient d’abord et sans peine dans nos villes et dans...
À propos
Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.
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