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Le Charivari, 2 septembre 1845

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Le Charivari
2 septembre 1845


Extrait du journal

On se plaint, et âvéé raison, du peu d’argent que le budget consacre à l’encouragement des arts et des lettres. Il est eertain que le gouvernement n’est guè re prodigue à leur égard. Il n’attache pas, comme on dit vulgairement, ses caniches avec des rubans, bien qu’il vienne de décorer M. Ferdinand Ségoflin. Les lettres et les arts, qui font la plus belle gloire de la France, s’estimeraient fort heureux s’ils étaient encouragés seulement à l’égal de la morue qui en fait les entremets les plus affreux et l’huile la plus épou vantable. Eh bien ! ce dont il faut se plaindre avant tout, ce n’est pas de la modicité de la somme, c'est de l’impudente façon dont cette somme est employée. Une petite anecdote, qui n’a pas encore eu le temps de vieillir, nous en fournira la preuve incontestable. C’est odieux, mais c’est risible; le risible est la seule circonstance atténuante dont le Système ait encore su gratifier l’odieux. Un député du Nord— que nous pourrions nom mer, mais que, même en celant son nom, nous sau rions, même en le montrant par derrière, faire re connaître par un détail frappant de son signalement —un député du Nord, disons-nous, entre, il y a quel que temps, dans le bureau de M. le directeur des Beaux-Arts. « Bonjour, mon cher M. Cavé, je viens vous dire qu’il faut que vous achetiez un tableau de la dernière exposition. — Si le tableau est bon... — Il doit être bon. — Nous allons voir....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
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