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Le Charivari, 4 juillet 1833

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Le Charivari
4 juillet 1833


Extrait du journal

obtient de cette manière tout ce qu’il y a de plus frais en cette sorte de légumes. 3e Conseiller. — Je ne ressens pas très vivement le besoin du raisin frais pour le roi que la France s’est donné. D’ailleurs, le bruit court d’une hernie qui astreint .-oit «.ajoute à un régime ngoureux uont il ne faudrait pas l’exposer à s’écar ter par l’appât régicide d’un excellent dîner. Le maire. — Outre le dîner, il faut songer à présenter, au nom de la ville, des cadeaux à la famille royale, comme ce la se pratique de temps immémorial. 4e Conseiller-abonné du Constitutionnel. — A quoi bon ramener sur l’horizon politique ce vieil usage qui tire son origine des temps de superstition et de féodalité. Ces rémi niscences d’un autre âge ne conviennent plus à la France ré générée, et sont contraires à l’esprit comme aux conséquen ces de l’immortelle révolution de juillet. 5e Conseiller-abonné du Charivari ->- Si j’en juge d’après l’opinion des trois hommes d’état qui rédigent la partie si savamment politique du Charivari (grognement général), je suppose que, si nous faisions des cadeaux à la famille royale, nous serions à peu près sûrs de la voir arriver chez nous pour le moins une fois par mois. Je vote donc contre toute espèce de cadeaux. Le maire. —■ Mais songez-vous bien , Messieurs , que ne point faire de cadeaux à l’ordre de choses actuel, quand nous en avons fait à tous les ordres de choses précédens, ce serait lever l’étendart de la rébellion contre le roi de notre choix? Or, est-il quelqu’un parmi vous qui veuille lever l’étendard de la rébellion contre le roi de son choix ? (Silence général). Les cadeaux sont donc votés à l’unanimité. Et maintenant, Messieurs, pour concilier la dignité de la commune avec la pénurie de notre caisse, épuisée par les frais de l’enthousias me de la St-Philippe et de l’écrasement du hanneton, voici ce que je propose. Je suis propriétaire d’un petit vaisseau dans une bouteille dont je fais volontiers le sacrifice sur l’au tel de la patrie. Ce bijou sera pour la reine; il s’appellera le Joinville. L’abonné du Constitutionnel. — Ne serait-il pas plus à propos de l’appeler le Vaisseau de l'état ? Lemaire. — Nous offrirons, en outre, aux princesses deux corbeilles à ouvrage, et à madame Adélaïde un bouquet de fleurs d’oranger. Ce sera une attention délicate. Ainsi donc , c’est entendu. La séance est levée. Nous nous occuperons une autrefois des secours à accorder à nos mendians. L’abonné du Charivari. — Vous voulez sans doute de ceux-là qui sont pauvres....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • adélaïde
  • lemaire
  • france
  • dieppe
  • joinville
  • ap