Extrait du journal
let. La journée nous sera funeste, le comte de Chambord vous en supplie (â ce nom vos larmes coulent, vous êtes vaincu); Vesin, n’interpellez point. Et M. Berryer quittant le sensible Vesin, qui es suie ses larmes, court après un autre représentant qu’il saisit par le bras. — Est-il possible, mon cher Combarel de Leyval, que vous songiez à interpeller le ministère au sujet de cette malheureuse affaire de Dijon ? Je compren drais cela si vous vous appeliez Prosper, et si vous aviez fait des vaudevilles comme Duvergier de Hauranne. Le couplet rend les hommes taquins. Un bon garçon tout rond, tout franc, comme vous, doit se réserver pour les questions de crédit foncier et lutter de propositions avec Sainte-Beuve. Il fait si chaud pour interpeller ! D’ailleurs la séance est amusante, à quoi bon la troubler? Je croyais que le général Gourgaud était mort à Sainte-Hélène et que les Anglais avaient permis qu’on transportât ses cendres en France avec celles de l’empereur. C’était un faux bruit, il parait que lui aussi a quel que peu sauvé la monarchie en Février, et je vois que le gaillard, malgré ses favoris teints, a encore une foule de propositions dans le ventre. Croyez-moi, cher Combarel, lavons ce discours sale en famille. Dans six mois nous verrons s’il convient d’interpeller le ministère à cet égard. Estce à des hommes d'ordre, comme nous, qu'il appar tient d’humilier le pouvoir ? Les ministres sont éreintés. Rien ne fatigue comme de corriger les épreuves du Moniteur. Voyez ce malheureux Baroche comme il patauge à la tribune. « Oui, messieurs (ici la voix éclatante de M. Baroche interrompt la conversation), je ne connais que la loi, la consigne et les patrouilles. J’étais à la chambre des députés le 24 février, et si je ne m’en suis pas fait expulser par la force des baïonnettes, la faute en est aux baïonnettes et non pas à moi. Le soir j’ai recommandé aux citoyens de faire des pa trouilles et d’arrêter les voleurs. Je me serais mis à la tête de ces patrouilles si j’en avais eu le droit, mais je n’étais pas caporal de la garde nationale. J’ai demandé la mise en accusation du ministère Guizot, parce que M. Odilon Barrot, qui connaît mieux le droit constitutionnel que moi, m’avait as suré que nous pouvions le faire sans sortir de la Charte. J’ai toujours été pour la Charte, même au club du deuxième arrondissement. Vive la Charte, toute la Charte, rien que la Charte! »...
À propos
Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.
En savoir plus Données de classification - vesin
- berryer
- piscatory
- baroche
- combarel
- changarnier
- desmousseaux
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- sainte-beuve
- combarel de leyval
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- france
- prosper
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