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Le Charivari, 6 juin 1851

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Le Charivari
6 juin 1851


Extrait du journal

J’entre dans l’exposé des motifs. Séparez l’homme de la société, vous l’isolez, a dit un sage. J’ajouterai, d’après ma propre expérience, qu’un homme isolé perd la plus grande partie de sa force. C’est par l’application de ce principe que nous sommes venus à bout de paralyser les efforts de la démagogie. Nous avons isolé les démagogues. Depuis un an seulement nous avons interdit 184 réunions politiques, sans compter bien d’autres éga lement politiques. Du moment que nous ne comptons pas les autres, je ne vois pas pourquoi nous avons compté les premières, et ce n’était vraiment pas la peine de donner ce chiffre de 184, puisque ce chiffre est dépassé de beaucoup et n’a absolument rien d’exact. Vieille habitude de ministre habitué à se servir du télégraphe et du Moniteur. Parmi les réunions que nous nous sommes fait un devoir d'interdirç, je citerai celles où l’on s’oc cupait de politique, Celles où l’on ne s’en occupait pas, Celles où l’on n’allait que pour prendre du café, Celles où l’on allait lire les journaux, Les réunions où l’on jouait aux échecs, Les réunions où l’on jouait aux dominos, Celles où l’on dansait, Celles où l’on ne dansait pas, Enfin les réunions où l’on ne se réunissait pas du tout. Nos préfets en ont interdit plusieurs de ce genre. En compensation et comme nous ne voulons que régler la liberté et non la supprimer, nous avons autorisé beaucoup d’autres réunions. Entre autres : La réunion des Pyramides où l’on conspire pour la prolongation inconstitutionnelle des pouvoirs du président delà République. La réunion de la rue de Rivoli où l'on conspire pour le rétablissement de la monarchie du droit divin. La société politique et bonapartiste du Dix-Dé cembre,que nous avons été obligé de dissoudre pour céder aux réclamations d’une partie de cette as semblée égarée par de ridicules cancans, continue d’exister secrètement, quoiqu’au su de tout le mon de; nous fermons l’œil, car, comme l’a dit un poète : Que faire de sou œil à moins qu’on ne le ferme? Par exemple, nous sommes intraitables pour tou...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • sainte-beuve
  • léon faucher
  • dijon
  • angleterre
  • rivoli
  • paris
  • entre autres
  • la république