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Le Charivari, 8 mai 1849

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Le Charivari
8 mai 1849


Extrait du journal

ont plusieurs fois réussi ; mais ni la solennité de commande, ni la diplomatie ambiguë n’étaient de saison. L’indignation que les poitrines contenaient à peine et que la parole aujourd’hui fiévreuse et souvent éloquente de M. Favre a fait éclater, a bientôt mon tré aux ministres combien l’assemblée était émue et offensée. Ce n’était plus l’heure de fuir le débat) l’assemblée était redevenue souveraine ; il fallait compter avec elle ; Odilon Barrot l’a compris. A le juger d’après le ton superbe qu’il a pris pour deman der qu’une commission fût nommée à l’instant même; n’aurait-on pas cru qu’il avait hâte de lui apporter la preuve qu’il avait été indignement calomnié, ef d’apparaître dans ses instructions comme le libérateur de l’Italie. A dix heures du soir la commission est venue ap porter son rapport. Ce rapport, ce ne sont ni des déclamateurs, ni des exaltés, ni des utopistes qui l’ont fait. Il a été rédigé par Lamoricière, par Senard, par ceux-là même dont le vote a permis l’expédition de Civita-Vecchia. Le rapport est court, mais [ter rible; il accuse le ministère d’avoir trompé l’as semblée, il le rappelle au respect d’une décision sou veraine, au respect de la Constitution , au respect de la nationalité d’un peuple étranger. C’est en vain que M. Drouyn de Lhuis s’est débattu par des argu ties contre un reproche, contre des_ faits, contre ses dépêches même qui l’écrasent; la parole simple et précise de M. Senard, le rapporteur de la commis sion , avait fait la lumière, porté la conviction. M. Odilon Barrot n’a pas même eu la consolation de re procher à ses adversaires d’avoir usé de rhétorique ou fait appel aux passions ; la montagne s’est tue, et. M. Senard, que Lamoricière soutenait du geste et du regard, a seul parlé, mais avec l’irrésistible force qu’on puise dans le sentiment sincère de la moralité politique. Le vote a coupé court aux hypocrites sub terfuges dont le ministère essayait encore de voiler sa mauvaise action.—Il ne fallait pas moins que ce vote pour relever devant les peuples le nom français compromis, et pour rendre à nos soldats qu’on transformait en armée du Trocadéro, leur noble rôle de libérateurs....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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