Extrait du journal
avec un nouveau titre, un nouvel acte de société, de nouveaux gérans, de nouveaux rédacteurs, etc. C'était bien évidemment créer. La justice a jugé que c’était continuer. — Elle était dans son droit. — Que pouvaient faire de plus les éditeurs du National? Je suppose qu’au lieu d’appeler leur nouveau journal le National de 1834, ils l’eussent appelé le Républicain; qu’au lieu de rester dans la rue du Croissant, ils fussent allés se loger dans la rue d Enfer; qu’ils eussent fait en un mot tout ce qu’il est humaine ment possible de faire pour indiquer qu’une ancienne propriété est bien réellement détruite, et une nouvelle propriété bien réel lement créée. Les cou»s royales ne pourraient-elles pas décider, même en ce cas, que ce n’est pas créer un nouveau journal, mais seulement continuer l'ancien ? Quel recours alors resteraitil aux éditeurs? — La cour de cassation n’est-elle pas là ? — Non, puisqu’elle déclare, absolument, que l'appréciation du fait lui échappe, et que les cours sout souveraines dans cette question Si donc il arrivait que la cour royale de Paiis décidât, non seulement que toute combinaison possible d’un nouveau journal est la continuation du National, mais encore que tout Nationale teint, la Gazette de Frame est la continuation de ce qui fut National; si elle décidait que le Courrier français, mo-1 après condamnation, revit dans la Quotidienne, et le Corsaire dans le Messager, ainsi de suite; la cour de cassation, liée par sa déclaration d’incompétence , serait obligée de se ranger pour laisser passer cette trombe de stupidités. Par la jugerie qui court, cela pourra bien arriver, et nous n’avons contre l’avènement de ce système de métempsychose judiciaire, d’autres garanties que les lumières et l’indépendance des cours royales. Aussi, le Charivari, qui a appris à ses dépens ce que vaut une pareille hypothèque ,].rend-il ses précautions d’avance. Il s’insciitdès aujourd’hui, le cas de transubslantialion échéant , pour ne point étie transvasé, par arrêt, dans le Constitutionnel....
À propos
Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.
En savoir plus Données de classification - taboo
- carrel
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