PRÉCÉDENT

Le Charivari, 9 août 1855

SUIVANT

URL invalide

Le Charivari
9 août 1855


Extrait du journal

élégance descendaient de voiture à l’entrée de l’a venue. Le monsieur tirait quarante centimes de sa po che et les déposait au contrôleur. — Pardon, monsieur, c’est encore un franc soixante centimes. ■— Comment un franc soixante centimes ! — Oui, monsieur, c’est-à-dire un franc par per sonne. — Autrefois ce n’était que quatre sous le di manche. — Aujourd’hui c’est un franc ; demain on rentrera dans les quatre sous. — Eh bien, nous reviendrons demain. Le monsieur et la dame remontaient en voiture heureux et fiers d’avoir épargné quarante sous. Et ce spectacle s’est reproduit plus de dix fois dans l’heure où je suis resté à mon poste d’observation. Le dernier dimanche à quaire sous, plus de cent mille personnes sont entrées à l’Exposition ; le pre mier dimanche à vingt sous en a compté environ seize mille. Quatorze mille pour l’industrie, deux mille pour les beaux-arts. Voilà des chiffres éloquens, ou l’éloquence n’est qu’un vain mot. Et remarquez bien, monsieur le rédacteur, que cette cancrerie s’exerce précisément dans une épo que où, s’il en faut juger parla hausse delà Bourse, l’or ruisselle de tous côtés, dans un moment où les chemins de fer donnent des primes fabuleuses, où le crédit mobilier triple de valeur, où l’on n’entend parler de tous côtés que de millions et de milliards. En évaluant à huit mille le nombre des étrangers qui ont visité l’Exposition dimanche dernier, je ne crois pas rester au-dessus de la vérité. Restent donc huit mille Français qui ont eu la générosité de payer vingt sous le plaisir de voir réunies toutes les merveilles des beaux-arts et de l’industrie du monde entier. Le lendemain on a compté plus de soixante mille visiteurs. On payait quatre sous. La commission doit être édifiée maintenant sur la valeur de sa spéculation. Nous sommes bien loin, comme on voit, des douze cent mille francs calculés. En France du bon marché, encore du bon marché, toujours du bon marché ! voila comment on peut réussir. Agréez, monsieur le rédacteur, l’assurance, etc. EN OBSERVATEUR. On assure que la commission a compris son er...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

En savoir plus
Données de classification
  • peterson
  • dundas
  • france
  • finlande