Extrait du journal

taire, commence à se scinder, on voit deux peuples dans le tiers-état, disent-nos historiens. Déjà la bourgeoisie , suffi samment émancipée par les résultats du 14 juillet, sépare ses intérêts de ceux du peuple, et cherche à se constituer comme classe gouvernante. Ceci donne naturellement lieu à un rappjochement que le lecteur a déjà fait. Le système do minant aujourd’hui, ce système d’ingratitude, d’égoïsme, et de déception, fut donc connu en 89, et assez caractérisé pour que les écrivains de l’époque l’aient nommé le despotisme bourgeois. Il n’a pas duré, car une tentative de déception ne peut réussir contre tout un peuple qui souffre. Ce peuple avait déjà trouvé des organes dans quelques journaux indépendans que le 14 juillet permit d’établir , et dans les clubs qui se formèrent en grand nombre. Ce furent ces clubs dont les motions arrivaient à l’assemblée nationale, ce furent ces journaux, dont un, l’Ami du Peuple, posséda jusqu’à deux cent mille souscripteurs , qui entretinrent les opprimés dans la connaissance de leurs droits et dans le sentiment de leurs devoirs, en attendant que de nouvelles insolences de la cour, du clergé et de la noblesse rendissent la bourgeoisie au parti révolutionnaire. La lutte fut donc complexe sous la Consti tuante, et, par conséquent, marquée d’un caractère provitoire. Nous la voyons ainsi expliquée, ou plutôt décrite dans les faits et les discours que renferment le deuxième to me de Y Histoire parlementaire, et le troisième dont je m’oc cuperai incessamment....