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Le Charivari, 14 mars 1875

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Le Charivari
14 mars 1875


Extrait du journal

M. Buffet a perdu une bien belle occasion de se taire. Le programme qu’il est venu lire à la tribune est inutile en ses meilleures parties, et regrettable dans toutes les autres. Il rentre dans la catégorie de ces remèdes dont une chansonnette comique disait : Bi ça ne peut pas faire de mal, ça ne peut pas faire de bien. M. Buffet prétend qu'il était avant tout nécessaire de détruire l'équivoque. 11 nous parait avoir plutôt travaillé à la perpétuer. • Il a voulu, dit-il, rassurer chaque commune de France, en lui affirmant que le gouvernement com battrait les passions subversives. Quelles pouvaient bien cire celles d’entre ces communes qui s’imaginaient que le gouvernement allait pousser à l'anarchie et à l’émeute? Y a-t-il im seul être assez inepte pour avoir pu croire une telle monstruosité?. D’ailleurs, le subversif a des nuances en ce monde. Il n’est pas seulement écarlate, il peut être, il est aussi blanc ou violet. M. Buffet a bien voulu nous faire savoir qu’il ne permettant pas de menées factieuses contre... Oh! il n’a pas prononcé le mot de République qui, paraitrait-il, lui écorcherait la bouche... contre l’ordre de choses établi. Mais en même temps il a félicité en bloc tous les fonctionnaires, alors que, de l'enquête Bourgoing et de la déposition Renault, il résulte la preuve que certains d’entre eux ont été de vrais meneurs au service des factions. La loi de rigueur (dans tous les sens) contre la presse, l'ajournement de toute réforme municipale, complètent ce tableau à la manière noire, et font vis-à-vis au maintien provisoire de l’état de siège. Nous croyons inutiles de longues dissertations pour prouver que dans ce programme sen accu mulées presque autant de maladresses que de mots. Fiie seule preuve suffit à le juger. Demandez-vous s’il est une ligne de ce qu'a lu M. Buffet que ne contresigneraient pas avec joie M. de Broglie, M. Batbie, M. de Fourtou et tous les hommes dits jadis de combat ? La réponse sera : — Non, il n’en est pas une ! Dès lors, tirêz la conclusion. Est-ce à dire qu’il faille s'alarmer? Pas le moins du monde. Ri M. BuTfohpersiste dans l’itinéraire qu’il a es' quissé, il tombera à la première étape. Mais nous croyons qu’il a surtout voulu payer de mots une partie de la droite....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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