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Le Charivari, 14 mai 1845

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Le Charivari
14 mai 1845


Extrait du journal

Ce sont là de ces bons comptes qui font les bons amis. C’est ce qu’explique admirablement le Globe : « La loi de régence a placé son égide devant l’enfant royal et pris d’avance le gouvernement de l’avenir. C’était beaucoup sans doute, ce n'est pas assez. » En effet, qu’est-ce qu’une égide législative, si l’on n’y joint une autre espèce de bouclier bien autrement imperméable, le sac d’écus et une cuirasse de gros sous? A quoi sert d’avoir pris d’avance le gouverne ment de l’avenir, si l’on ne prend pas autre chose avec ? « La loi de régence, ne l’oublions pas, a créé pour un prince une situation plus haute que son rang. 11 ne faut pas laisser cette situation en quelque sorte incomplète ; il faut la grandir avysontraire, la forti fier, la montrer d'avance et de loin à tous. » Eh mais, c’est vrai 1 comment grandir un prince, sinon en lui fournissant un piédestal d’écus d£ cinq francs ! Napoléon a cru se recommander beaucoup à l’ad miration des contemporains et de la postérité en s’élevant sur une colonne de bronze ; Napoléon était un cornichon : parlez-moi de colonnes d’argent. 1 Et pour que le régent puisse être montré d’avance et de loin à tous, le meilleur moyen n’est-il pas de le couvrir de philippes de 20 francs? Y a-t-il rien qui brille davantage et qui s’aperçoive de plus loin que l’or? M. de Montalivet assure qu’il en flairerait et qu’il en découvrirait un morceau à 1500 kilomètres. Voilà pourquoi le Globe ne craint pas de déelarer que le duc de Nemours doit être richement doté, « cela au risque d’être désavoué par quelques uns de ses amis et de déplaire en haut lieu. » Courageux journal ! Espérons, cependant, qu’il échappera à la persécution et au martyre qu’il brave avec tant d’au dace et de dévoùment. Ainsi, c’est convenu, la chambre qui a voté la loi de régence et la loi d’armement va être mise en de meure de voter la dotation. — Vous vous en éton nez !... Eh bien, moi, je ne m’étonnerais pas même qu’elle la votât 1...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • de rambuteau
  • napoléon
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