Extrait du journal

de colibri pour décrire ces scènes successives d’en thousiasme et d’émerveillement. Tout cela est fort bien ; mais les courtisans des Débats n’ont oublié qu’une chose au milieu des transports de leur admiration, c’est qu’ils compro mettaient la dotation du futur régent; en admettant qu’il soit possible de compromettre le succès d’une entreprise qui n’a aucune chance de réussite quand même on chargerait M. Rossi,ce fin diplomate, d’une mission secrète auprès du pays. Comment demander (ce n’est pas précisément de mander qui serait difficile), mais comment accorder quelques millions de dotation à un prince qui, tout pauvre qu’on le dit, trouve le moyen de se montrer plus magnifique qu’un calife des Mille et une nuits, ou qu’un prince enchanté de Perrault? Il eût été bien plus adroit, au lieu de tomber en de tels excès d’imagination, d’écrire tout simplement quelque chose comme ceci : « M. le duc de Nemours va partir prochainement pour le camp de Bordeaux; mais à cause de l’état de dénûment où le laissent les anarchistes qui jettent feu et flamme contre la dota tion, il sera force de se mettre en route, à pied, une canne à la main et son paquet dans un mouchoir ail bout d’un bâton. Quelle honte pour une grande na tion ! » Cela eût mieux valu que ses deux colonnes de des cription. Mais le journal delà rue des Prêtres avait peut-être besoin de ces deux colonnes. La dimension extravagante de son format peut servir d’excuse à l’extravagance de sa rédaction....