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Le Charivari, 15 septembre 1870

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Le Charivari
15 septembre 1870


Extrait du journal

dans la balance, mais plus encore la vol onté de celu qui dicte la paix et qui exige des garanties. » Au tour des puissances à recevoir la férule ! La Gazette de la Croix se charge de l’opération. « De nos jours, on a pris l’habitude de considérer que le triomphe de l’habileté politique consiste, vis-àvis des guerres qui surviennent, à les localiser. « Nous n’examinons pas aujourd’hui ce que vaut réellement une telle habileté ; mai* puisque à présent le principe de la politique européenne est: chacun pour soi et rien que pour soi, » puisqu’on a renoncé à l’idée d’une famille européenne,— la conséquence nécessaire doit en être que la paix aussi, comme la guerre, soit localisée. » Nous pensons que l’Europe s’étant retranchée dans la neutralité, lorsque la guerre éclata entre la Prusse et la France, aujourd’hui, de même, l’Europe doit res ter neutre dans les négociations de la paix • et, comme on a laissé la Prusse et la France débatire seule sieur cause sur le champ de bataille, on doit les laisser seu les aussi s’entendre sur les conditions de la paix. Car le traité de paix formule uniquement les conséquences de la guerre. » Nous pourrions continuer, car malheureusement nous sommes loin d’avoir épuisé les provisions que la Correspondance de Berlin nous envoie. Mais nous pensons que ces extraits, qui appellent l’allen lion de la façon la plus sérieuse, auront suffi pour édifier et l’Europe et la France. 11 ne faut pas se payer de chimères et d’espérances vaines. Voilà la réalité. L’Europe est prévenue que la Prusse ne daigne même pas compter avec elle. « Celui, dit un des journaux cités par la Correspon dance de Berlin, celui dont la propre maison n’est pas en si excellent état qu’elle ne puisse supporter une rude secousse sans s’écrouler, fera bien de s’apeuyer sur l’amitié du peuple allemand plutôt que de se faire un ennemi de ce peuple. » Les bicoques tombant au bruit du canon de Sedan, c'est la Russie, c’est l’Autriche, c’est l’Angleterre, etc. Le roc inébranlable, ce;t la Prusse, rien que la Prusse. On ne prend pas même la peine de dorer la pilule. On dit clairement à toutes ces nations : — L’heure est venue de changer de nom. Vous n’êtes plus désormais que les Impuissances européen nes. A ceux qui sont directement visés par ces outrages de consulter leur dignité en même temps que leur in térêt. Aux cabinets de Pétersbourg, de Londres, de Vienne à voir s’ils sont résolus à courber dès aujourd’hui la tête devant des prétentions que l’avenir ne pourra qu’accentuer encore. Leur inaction est un suicide. Quant à la France, son parti est pris, elle veut mou rir les armes à la main. On l’écrasera peut-être, on ne l’humiliera pas. in erre Yérop...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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