Extrait du journal

dans une position intéressante seront tenues d’en faire la déclaration à la mairie. C’est moral, mais c’est vif. Puisque c’est aujourd’hui du dehors que nous vient la gaudriole, signalons au passage un nouveau détail de mœurs emprunté à une correspondance du Japon. L’espionnage est, affirme cette correspondance, la clé de voûte de l’administration japonnaise. Une moitié de la population y espionne l’autre, et vice versd. Chaque fonction est exercée en double par deux titu laires qui se contrôlent mutuellement. Jusque-là rien de bien extraordinaire. Mais le plus joli de la chose, c’est l’euphémisme imaginé par la langue pour qualifier dé cemment cette profession universelle d’espion. On appelle cela, dans l’idiome du pays, des regardeurs. O Belgique ! ne pourras-tu donc rien voir en France sans en tenter la contrefaçon? Quoi ! jusqu’aux concours de poésie fondés par des ca pitaux anonymes! Elle va donc recommencer cette guerre de Mêcènie qu’on croyait bien et dûment enterrée sous les lauriers de la Société des gens de lettres 1 Hélas 1 un Mécène, de plus en plus anonyme, vient d’envoyer 2,000 francs à l’Académie de Bruxelles, pour l’institution d’un prix de poésie à décerner à l’auteur d’un poème sur les Chemins de fer belges. Les vers pourront, ad libitum, être rimés en français ou en flamand. En français, j’en doute. Paul Girard....