Extrait du journal

— n’a pas besoin de chercher à faire illusion par des manœuvres alcooliques. Qu’il soit nécessaire de monter la tête avec collabo ration du marchand de vin à un paysan invité à voter par exemple pour M. Dréolle, dont il ignore absolu ment la gloire, cela se comprendrait à la rigueur. Mais lorsqu’on demande à un électeur, quel qu’il soit, sa voix pour M. Jules Favre ou M. Jules Simon, il de vient parfaitement inutile de recourir aux grands ou petits verres pour enlever un suffrage qu’on donne en pleine connaissance de cause. Quant aux prophéties auxquelles M. Dréolle s’adonne, on verra prochainement ce qu’elles valent. — Vous êtes la minorité, s’écrie la Pythie de la Pa trie, et vous resterez la minorité. Peut-être, mais dans tous les cas une minorité qui grossit en face d’une majorité qui se dissout. Si M. Dréolle est content ainsi, nous le sommes aussi. Ail ri g ht. M. Poujoulat, un Baour-Lormian en prose, se livre ce matin à des déclamations apocalyptiques dans l’Union : « La société humaine est à reconstituer; elle ne peut l’être que par le christianisme complet. Ce n’est pas un rameau de l’arbre, une goutte de cette rosée, une parcelle de ce fruit qui suffira pour rafraîchir, désaltérer et féconder ; il faut l’arbre tout entier avec sa sève ei son ombre, il faut le tout vivifiant qui seul peut guérir l’humanité malade. Le concile de 1869 sera l’affirmation solennelle de la vérité en face d’un vaste écroulement moral et fera voir à tout l’univers la seule chose qui demeure encore debout. Il sauvera ceux qui déjà le saluent et dont il est l’espérance, et même ceux qui s’en moquent. » Du sein de ce galimatias jaillit une promesse d’in dulgence et de pardon pour les libres-penseurs. Une iudulgence à la Mentana, sans doute ; un par don à la chassepot! Pierre Véron....