Extrait du journal
• éditeur, place de la Bourse. Après l’excellent Essai sur V Histoire des si raies et des Mores d'Espagne, dont M. Yiardot nous a gratifiés l’année dernière, il nous fallait un second ouviage qui fût comme l’appendice et le complément du premier. A tort ou à rai son, à raison suivant moi, nous avons appris, des. romans de Waller-Scott, à comprendre l’histoire d’une manière toute nouvelle. Nous étant avisés un jour, que les combats et les sièges, qui occupent la place d’honneur dans les récits des anciens et des modernes , se ressemblent tous , à la différence près qui existe entre les flèches et les arquebuses, les canons et les catapultes, nous nous sommes pris à penser que ce qui fait le fond de l’histoire des peupl s, n’est pas la peinture de leurs passions que nous retouvons partout les mêmes dans les temps de crise, mais bien celle de leurs mœurs privées, de leurs usages, de leur costume ; et que ce qu’il nous impor tait de connaître d’eux, c’étaient leurs manières de vivre plu tôt que leurs manières de combattre. Là sont, en effet, les différences tranchées, les oppositions nombreuses , et par conséquent le grand et véritable intérêt historique. C’est d’après les principes de cette nouvelle école, que plu sieurs historiens, au nombre desquels M. Louis Yiardot luimême, ont écrit. Mais, ayant à traiter un sujet encore neuf, il a pressenti que le public ne se contenterait pas du déve loppement ordinaire de la partie pittoresque, et montrerait, sur ee point, une exigence que les conditions de l’histoire ne permettraient pas de satisfaire. Aussi, M. Yiardot vient-il au jourd’hui reprendre son œuvre, et remettre, après coup, des couleurs sur son dessin. Les Scènes de mœurs arabes sont une riche et brillante enluminure de Y Histoire des Arabes et des Mores d'Espagne. Je ne puis pas caractériser autrement ce livre qui n’est pas un roman historique, mais qui aurait pu facilement être une épopée, si le goût des épopées en prose et en vers ne nous avait point passé comme tant d’autres. M. Yiardot a choisi quelques titres larges, sous lesquels il nous a décrit, à grands frais d’érudition et avec d’étonnantes ressources de style, tout ce qu’il y a de saillant, de curieux, et de scénique dans la vie des Arabes en Espagne au dixiè me siècle. Rien de plus merveilleux que cette civilisation si peu connue, où les mœurs de la chevalerie de l’Occident, mê lées aux mœurs hospitalières de l’Orient, étaient encore re levées par l’étude des sciences et le goût des arts dont la culture, encouragée par tous les genres d’honneurs, était alors arrivée à un degré qu’elle n’a jamais atteint, ou du moins jamais dépassé depuis. Combien de choses que l’on croit neuves , vont se trouver vieilles après la lecture du livre de M. Yiardot ! Qu‘e d’inven teurs atteints et convaincus de plagiat !...
À propos
Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.
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