Extrait du journal
sion s'est produite l’intervention oratoire de M. de Moltke. On disputait, et très-vivement, un crédit au mi nistre de la guerre. C’est chose commune que, dans ces débats-là, si un cabinet a peur d’un échec, il exécute des charges à fond de train, et exploite spécialement la note alarmiste pour réduire l’opposition. Rien de surprenant donc à ce que M. de Moltke, auxiliaire de la politique officielle, ait, pour arra cher la dent, je veux dire le crédit rebelle, opéré une pesée peut-être excessive. De parti pris, il devait noircir le tableau et se faire prophète de malheur. Pourquoi tous les gouvernements auraient-ils be soin de réunir toutes leurs forces pour assurer leur propre existence? Il n’y a que la Russie et la Turquie en cause. Encore n’est-ce une question d'existence que pour l’une des deux. Le maréchal a parlé de la France et l’a comblée d’éloges qui donnent à penser au Timeo Danaos. Mais c’est précisément l’attitude de la France qui devrait le rassurer et rassurer l’Europe. Si tout le monde veut nous imiter, si personne n’a plus que nous l’envie de fourrer le doigt entre l’arbre et l’écorce, une guerre générale n’est pas possible. Mais, a dit M. de Moltke, nous, nous sommes armés. C’est-à-dire que la France a fait ce qui était né cessaire — et bien strictement — pour sauvegarder son existence et son honneur. Il ne saurait y avoir là matière à des remontran ces, à moins que l’on ne veuille mettre en action le proverbe qui assure que si l’on veut tuer son chien on le dit enragé. Ajoutons que les alarmes intempestives et vrai ment lamentables que certains témoignent au pre mier froncement de sourcil de nos vainqueurs sont indignes d’une nation qui, avec le terme propos de n’être jamais agressive, doit avoir la non moins terme résolution de défendre chèrement sa vie, si on lui sautait sans motif à la gorge. Entre l’arrogance et la pusillanimité, il y a un juste-milieu où nous devons nous tenir. Entre le chauvinisme et la défaillance, il y a le patriotisme. Les cléricaux nient leur mauvais cas. ' « Il n’est pas vrai, à en croire Y Union, que les catholiques poussent le gouvernement à déclarer la guerre au royaume d’Italie pour le contraindre à restituer la souveraineté temporelle.,, aucun ca-...
À propos
Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.
En savoir plus Données de classification - pierre véron
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