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Le Charivari, 26 février 1834

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Le Charivari
26 février 1834


Extrait du journal

£a monarrijif jgarîre trà bien l’ijommtr national j MAIS CE N’EST PAS POUR LA NATION. La royauté est la meilleure gardienne de l’honneur natio nal. C’est une vérité de tous les temps , de toutes les épo ques, mais non pas malheureusement de tous les lieux. Et, par exemple , cette vérité, incontestable en France, cesse d’être admissible au-delà de la frontière du Nord, et devient mensonge en Belgique. La royauté française s’entend merveilleusement à garder deux choses, l’honneur national d’abord , et en second lieu son coffre-fort. De ces deux choses, la royauté belge ne sait en garder qu’une ; et ce n’est pas l’honneur national. La royauté belge a commencé par laisser envahir ses deux meilleures provinces. Nous sommes allés faire, à nos frais, un tour de promenade de ce côté-là, et les provinces ont été dégagées. La royauté belge s’est peu mêlée de cette affaire, sa cassette n’ayant pas été le moins du monde envahie. Plus tard, elle s’est laissé agripper Anvers, ou à peu près. Nous sommes allés délivrer Anvers, et lorsque nous avons remis les clés à la royauté belge, elle nous a remis de son côté le mémoire des frais. C’est la seule part qu’elle ait prise à cet événement, sa cassette n’ayant pas été le moins du monde endommagée. Plus tard encore, elle a laissé empoigner, sur le territoire de la Belgique, un de ses fonctionnaires. La sainte-alliance y a mis aussi peu de façon que s’il se fût agi, en France, de l’enlèvement d’un patriote. Puis elle a rendu le fonction naire quand elle a été lasse de le nourrir. Du reste, rien n'a été enlevé de la cassette de la royauté belge. Aujourd’hui, c’est la répétition de la même scène. La sainte-alliance a trouvé qu’il y avait un peu de langueur dans la manufacture des protocoles, qui doivent rendre en définitive la Belgique au roi des Pays-Bas ; et pour donner un coup de fouet aux membres de la conférence, elle a tenté un coup de main sur un autre fonctionnaire de la royauté belge. Comme il ne s’agissait pas de sa cassette, cette royauté s’est laissé faire, sauf à compter ultérieurement. Il en est résulté ce qui arrive ordinairement dans ces sor tes de circonstances. La chambre basse a dit le lendemain : « La nation n’a » pu voir, sans une douleur mêlée d’indignation, le nou» vel attentat que nos incorrigibles ennemis viennent de se » permettre sur la personne de M. Hanno. » La chambre haute a dit de son côté : « Nos incorrigibles » ennemis viennent de se permettre, sur la personne de M. « Hanno, un nouvel attentat que la nation n’a pu voir sans « une indignation mêlée de douleur. » A quoi la royauté belge a répondu : <* C’est toujours avec » une nouvelle indignation que j’ai la douleur d’apprendre » les attentats que se permettent nos incorrigibles ennemis » sur la personne des citoyens belges. » Quant à la nation belge, elle s’est aperçue que la conver sation pourrait se prolonger long-temps entre les trois pou- I...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • hanno
  • anvers
  • belgique
  • france
  • fontainebleau
  • luxembourg