Extrait du journal

C’est à croire, parole d’honneur, que la diploma tie turque est l’élève des jésuites. Basile et Loyola, en collaboration, ne sauraient produire rien de plus hypocritement patelin et de plus faussement insidieux que la circulaire envoyée aux puissances par la Sublime-Porte. Quels comédiens que ces messieurs du turban ! Voyez-les feindre l’étonnement naïf : « La Porte en est encore à se demander que ls son les motifs qui peuvent justifier des déterminations si graves de la part du gouvernement russe. Sur le point de déclarer la guerre à l’empire ottoman, la Russie n’a pu alléguer, et de fait elle n’allègue au cune lésion directe de ses droits, aucune de ces causes qui, en droit international, autorisent le re cours aux armes ; les traités existants entre les deux Etats ont été scrupuleusement observés par le gouvernement ottoman ; nulle part plus qu’en Turquie les intérêts moraux et matériels des sujets russes n’ont été l’objet d’une protection si large et si efficace. Le commerce et la navigation russes n’ont subi aucune entrave. » Comme cela vous a l’air candide, cette stupéfac tion pour rire ! Pauvres innocents ! on les attaque et ils ne sa vent pas même pourquoi ! Le jour n’est pas plus pur que le fond de leur cœur. Ils n’ont jamais entravé la navigation russe. Ce dernier trait est du plus délirant grotesque. Ah çà ! voyons, vous prenez l’Europe pour une vieille gâteuse. Chers anges ! Ils ont oublié et les massacres de Bulgarie, et les banqueroutes frauduleuses, et les arrogantes fins de non-recevoir apportées aux re vendications des puissances 1 Ils vont plus loin, et c’est le comble. Ils prétendent, dans la circulaire, avoir toujours marché d’accord avec les autres gouvernements. Parole, ça y est !....