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Le Charivari, 28 juin 1852

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Le Charivari
28 juin 1852


Extrait du journal

DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AUX ÉTATS-UNIS. — Vous verrez, nous disait l'autre jour encore le grand politique Barbanchu, que ce que je vous ai prédit finira par arriver. — Quoi donc ? — Vous ne vous rappelez pas notre grande con versation sur FAmérique? — Non. — Dans cette conversation j'ai offert de parier que FAmérique du Nord rentrerait bientôt dans le giron de la monarchie, et ma prédiction est sur le point de se réaliser. — En vérité ! — Cela est impossible autrement. Vous connaissez l'existence de la Convention de Baltimore pour le choix du candidat démocratique à la présidence ? — Sans doute. — Eh bien on ne peut parvenir à s'entendre. La Convention en est, je crois, à son trois cent vingtquatrième tour de scrutin, et aucun résultat n'a été obtenu. Pour faire marcher la besogne plus vite, la Con vention a décidé qu'il y aurait des scrutins de nuit. Ces sections de nuit n'ont pas été couronnés de plus de succès que les scrutins de jour. Cela ne doit étonner personne. Le propre de la démocratie est, comme chacun sait, d’être jalouse et ambitieuse à l’excès. La Convention de Baltimore se compose de deux cent trente un délégués. Ces deux cent trente un délégués ont chacun un candidat. La plupart du temps ce candidat n'est au tre que le délégué lui-même. Comment voulez-vous qu'on se tire de là? Cette institution monstrueuse d'une présidence a pu fonctionner pendant quelques années, mais on en voit aujourd'hui l'inconvénient et l'impossibilité. On a fait des scrutins de nuit et des scrutins de jour. Les délégués se sont déclarés en permanence. Ils ont bu et mangé dans la salle de la Convention pour ne pas perdre du temps et pour scrutiner plus à leur aise, aucun candidat n'a obtenu la majorité. Les journaux américains contiennent des lettres fort édifiantes à ce sujet. « Ma biche, écrit un délégué à son épouse, je suis entré, il y a quinze jours, dans la salle de la Con...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
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  • prud'homme
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