Extrait du journal
tendait pas, — dans sa proclamation à ses futurs sujets, parait être de témoigner de sa bonne pâte, Ii promet de les laisser 1 bres de faire tout ce que bon leur semblera, à la seule condition qu’ils lui rendent la pareille. Pourvu que le logis soit gai, la table choisie et le vin frais, il s’engage à ne jamais chercher noj e à personne, et même à s’en aller le jour que ses sujets dé-ireront, s’ils veulent bien avoir soin de le prévenir trois mois d’avance. Cette déclaration faite, le candidat du Figaro ne semble pas douter d’être bientôt mandé à Madrid, au palais royal, par lettre affranchie. Il y a vraiment conscience à détruire d’aussi douces illu-ions; mais je dois bien dire à cet aspirant au trône que sa malheureuse proclamation suffirait à coup sûr pour les lui retirer toutes à jamais. Raisonnons donc un peu, Pourquoi les Espagnols demandent-ils un roi? Pour ne pas être libres, naturellement. Et qu’est-ce que vous leur offrez? la liberté! Mais vous voyez bien que vous ne ferez jamais leur affaire. Si vous t niez à vous faire agréer d’eux, ce n’était donc pas l’indépendance, c’était le despotisme qu’il fallait faire agréablement miroiter à leurs yeux. A des gens qui réclament un souverain quand même on ne s’adresse pas comme vous avez fait, mais bien comme suit : « Espagnols, » Vous voulez un roi, c’est-à-dire un maitre qui oppose fermement sa volonté à la vôtre. Prenez-moi donc ; je suis votre homme. Ma main est solide autant que mon esprit têtu. Nul mieux que moi ne tiendra vos libertés en bride. Une fois que vous me les aurez confiées, j’aimerais mieux me faire hacher que de vous en céder une seule. » L’idée est mère de toute rébellion; je l’étoufferai dans son germe. Les journalistes je les poursuivrai, les libres penseurs je fi s expulserai. Ne craignez de ma part aucune faiblesse. Uaurai des tribunaux toujours prêts et des prisons toujours ouvertes. » Les impôts sont source de piaisir ; je vous en écra-r serai. Les guerres sont source d’avancement, j’aurai soin de vous en pourvoir. J’accroitrai. vos armées, fûtce aux dépens du sol natal. J’enverrai tous vos fils aussi loin qu’il le faudra. » Pour tout ce qui lève la tête, j’aurai des chassepots et des balles cylindro coniques; pour tout ce qui rampe, j aurai des dignités, des places, des croix et des cordons. » Maintenant il ne peut y avoir de malentendu entre nous. Si vous voulez conserver d’ineptes libertés, vous me repousserez; mais si vous voulez au contraire im primer une direction lourde et sinistre à votre pays, vous me tendrez les bras. » C’est ainsi que devra parler aux Espagnols tout pré tendant vraiment désireux de lt s sati-fa-re. Avis à ceux pour qui le sceptre pourrait avoir encore des tenta tions. Paul Parfait....
À propos
Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.
En savoir plus Données de classification - pierre véron
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