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Le Charivari, 29 juin 1851

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Le Charivari
29 juin 1851


Extrait du journal

L’assemblée a repoussé aujourd’hui à une im mense majorité la simple prise en considération de la proposition de M. Sainte-Beuve. Cela ne nous a nullement surpris. Les faits économiques et les faits politiques ont entre eux un étroit lien de parenté. Si l’on veut maintenir l’ancien édifice politique, la première condition est de proroger l’ancien système de fisealité. Le silence de l’opposition dans cette circonstance ne saurait s’expliquer. Nous le disons avec douleur et il appartiendrait à des voix bien plus autorisées que la nôtre de le dire. Quoi ! sur ces bancs généreux où se pressent tant de représentans des idées nouvelles, personne ne s’est levé pour réfuter les théories rétrospectives de RI. Thieis; le privilège et le monopole, dans tout ce qu’ils ont de plus écrasant pour les classes pauvres, ont pu s’étaler, se pavaner à la tribune de rassem blée nationale, sans qu’un seul champion se soit offert pour les combattre ! Le passé, qu’on ne s’y trompe point, a jeté le gant à l’avenir, et personne de notre côté ne s’est présenté pour le ramasser. Jamais occasion plus belle et plus solennelle ne s’était vue de saisir corps à corps les colonnes du vieux temple et de les ébranler. A quoi sert donc la tribune parlementaire si elle n’est pas l’écho des innombrables travaux qui ont été publiés sur la li berté commerciale, nous ne dirons pas seulement depuis la révolution de Février, mais depuis des siècles ! L’opposition, Dieu merci, ne manque cependant pas d’économistes. Que de gens nous apercevons tranquillement assis à leur place qui n’ont été en voyés à l’assemblée législative que pour y défendre les idées de liberté renfermées dans les livres qui leur ont servi de profession de foi ! La question débattue entre M. Thiers d’un côté et M. Sainte-Beuve de l’autre, est une question vraiment révolutionnaire. L’avenir appartient en grande partie à ceux qui la résoudront. La révolu tion a cru devoir garder le silence dans le débat, on nous permettra de le déplorer. M. Thiers a le talent et le courage de ses opinions. C’est en cela du moins qu’il faudrait l’imiter. Taille Détord....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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