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Le Charivari, 30 avril 1852

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Le Charivari
30 avril 1852


Extrait du journal

surtout lorsque l’ouvrage est orné de gravures en luminées ; — ensuite parce que tous les hommes, même ceux qui ne portent pas de manchettes, ne sont pas sans avoir leur petite dose d’orgueil et que leur vanité les pousse à se laisser persuader que le cheval est bien réellement leur conquête. Le préjugé en question s’est enraciné d’autant plus facilement dans tous les esprits que, nous devons le reconnaître, les chevaux n’ont nullement essayé jus qu’à présent de réfuter le chapitre que Buffon leur a consacré : — ils auraient pu le faire sans aucun doute, car, depuis le règne de Louis XV, on a comp té en France un très grand nombre de chevaux savans. Des gaillards capables de dire immédiatement et sans l’aide d’une montre l’heure qu’il est et qui in diquent sans hésiter la personne la plus gourmande ou la plus amoureuse de la société réunie autour d’eux pourraient facilement dicter à un écrivain pu blic un mémoire appuyé sur la logique et basé sui des faits. Cela me fait soupçonner que, quoi qu’en dise M. de Buffon, qui soutient que le cheval est naturelle ment travailleur, ce quadrupède est tout aussi pa resseux que l’àne. Il est un autre proverbe qui a également cours en France, et toujours depuis le règne de Louis XV, ce qui nous ferait supposer que M. de Buffon n’est pas, encore cette fois, étranger à l’affaire, — ce proverbe le voici : — Paris est le paradis des femmes et l’en fer des chevaux. Je ne sais pas s’il est bien vrai que les Parisiennes...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • buffon
  • paris
  • france
  • boulogne