Extrait du journal

rentes, et la date plus ancienne ; ici nous devons nous expliquer avec une réserve qui nous est peut-être imposée moins entore par les lois que par 1rs convenances et nos propres instincts. Aussi nous bornerons-nous à rappeler ce que personne n’ignore. C’est que depuis 1850 la famille régnante a reçu du char les preuves les moins équivoques d'une inimitié personnelle. Peut-être à l’époque de la lieutenance-générale et dans celle qui l’a suivie s’est-il passé certains faits qui n’ont- pas répondu aux attentes de l’empereur ; peut-être aussi ne pardonne-t-il pas au duc d Orléans une usurpation de famille, usurpation toujours plus dangereuse pour les souverains que celle d’un génie heureux et hardi ; il serait possible aussi que tout en se félicitant de ce que le roi des Français a su anéantir la révolution de \830, Nicolas ait remarqué dans la politique des Tuileries une indécision, une timidité, un déguisement de pensée tels nu’on ne peut se lier à son alliance ets’engager sur sa foi ; ei.àn il a pu s’apercevoir que le nouveau gouvernement, égaré, comme la restauration, par ses goûts de pouvoir absolu et d'aristocratie, a méconnu l’art d’éteindre les partis et de rallier à sa conservation toutes les forces nationales. De toutes ces causes, quelle est celle qui a agi ? Nous l’ignorons; peut-être ont-elles agi toutes ensemble. Quoi qu’il en soit, et sans nous occuper de ce problème, nous n’avons à constater qu’un fait : c’est qu il règne à Pétersbourg contre les Tuilenes une hostilité non déguisée. Or, voici eu quoi ce fait est devenu d’une grande gravité. Nicolas sent qu’il ne peut régner à Coristan sinople, soit comme conquérant, soit comme suzerain, qu’avec l’appui de la France ; mais il croit en même tels qu’il ne peut obtenir cet appui franchement et loyalement avec le pouvoir actuel ; que faitil? 11 procède comme Alexandre en 1815 et 1811, c’est à dire à la manière révolutionnaire ; il s’adresse à la nation môme, il cherche à capter son alliance, mais il cherche aussi à détacher la nation de son gouvernement. L’histoire de la politique, qui est le plus souvent l’histoire...