Extrait du journal
Dupin. Certes, personne ne refusera à M. Dupin un esprit vif et mordant; la saillie lui est naturelle, mais elle n’est pas exempte d’une certaine vulgarité, et peut-être en a-t-il abusé dans le débat grave et sérieux qui s’agitait aujourd’hui. L'honorable député a plaide contre la conversion îles rentes. 11 a commencé par déclarer qu’étranger aux finances, il n’examinerait la question que sous le rapport politique. Ce début n’était pas heureux ; car, si ce n’est en ce qui concerne l’opportunité, la question est essentiellement financière , et par conséquent, si 1 on n a pas étudie les finances , il n’est guère possible de parler pertinemment d’une semblable question. Aussi, quoi qu’en ait dit M. Dupin, il a été entraîné à parler économie politique et administrative; il a d’abord montré les existences qu’on allait troubler ; il a gémi sur le sort du nombre considérable de petits rentiers, qui allaient être réduits de 100 fr. à 90 fr. de revenu, comme si ces petits rentiers n’avaient que leurs rentes pour vivre, comme s’ils n’avaient pas évidemment d’autres ressources , d’autres moyens. Enfin , après avoir dépeint sous les couleurs les plus sombres les conséquences de la conversion , il a cherché à en amoindrir les avantages. M. Dupin prétend que la réduction de la rente n’exercera pas une influence favorable sur le taux de l’intérêt; comment nier que la rente, par sa masse compacte, par la multiplicité et la facilité de scs opérations, par la publicité qui les accompagne, ne soit devenue le moteur principal, en quelque sorte le régulateur de l’intérêt dans la plupart des transactions? M. Dupin ajoute qu’une économie de 12 ou lu millions n’a guère d’importance à ses yeux, parce qli’clic sera bien vite absorbée par les gouffres du budget ; s’il en était ainsi, en serait, comme l'a dit M. Garnier-ftigès, la condamnation même du gouvernement constitutionnel qui nous régit actuellement. Ce qu’il y a de bizarre, c'est que M. Dupin, sans transition et par une de ces boutades qui lui sont familières, a terminé en s’élevant contre l’augmentation progressive des dépenses et en invitant la chambre à la plus stricte économie ; pourquoi donc alors faire si peu de cas d’un allégement de 15 millions, et monter à la tribune pour le repousser ? Nous arrivons à la partie la plus importante de la séance. M. Gar-...
À propos
Le Commerce fut un quotidien économique ayant paru sous la Monarchie de Juillet concomitamment à l’essor en France d’une moyenne bourgeoisie marchande. Fondé six ans après la Révolution de Juillet qui poussa Louis-Philippe d’Orléans sur le trône, le journal fut racheté un an après par le dramaturge Eugène de Lamerlière qui en fut le directeur de publication entre 1837 et 1840. Économique, politique et littéraire, il suivait l’actualité de la France sous Guizot notamment.
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