Extrait du journal

La discussion du projet de loi sur le conseil d’Etat, que les interpellations de M Garnier-pagès avaient interrompue hier, a été reprise aujourd’hui. Il s’agissait d’abord de savoir si la chambre passerait à l’examen des articles. M. Crémieux s’est chargé de demander 1 ajournement d’un projet sans valeur réelle et destiné à consacrer puriment et simplement ce qui existe déjà. A quoi bon faire homologuer par la chambre une ordonnance déjà en vigueur! car le projet de loi n’a pas d’autre but. La proposition de M. Crémieux était parvitement fondée ; mais elle n’a pas été accueillie, et la raison en est toute simple. Le minisV'rc ne voulait pas avoir l’air de donner sa démission; la chambre ne voulait pas avoir l'air de reconnaître quelle elle était incapable de toute occupation sérieuse dans l'état actuel des choses; le ministère et la chambre ont espéré faire acte d existence en s’entôlant à discuter un projet qui touche à tant et à de si graves intérêts. Ainsi, on s est tout bonnement entendu pour tromper le public. On serait bien aise de faire croire que la situation n a rien que de normal, qu’on ne s’en inquiète pas, qu’on a l’esprit libre et dispos. C’est une espèce de comédie dont les rôles sont convenus. On joue au gouvernement représentatif. Il y a eu un mouvement très curieux. sur les bancs du ministère...