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Le Constitutionnel, 2 janvier 1834

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Le Constitutionnel
2 janvier 1834


Extrait du journal

gnalées pour que le vaisseau de. l'état en puisse désormais recevoir au cune atteinte. » Au dehors , n'avons-nous pas les meilleures , les plus solides raisons de penser que la France n'est point destinée à courir de long-temps les glorieux hasards que ne redouteraient point les nobles courages dont je disais tout-à-l'heure les premières gloires, au-devant desquels ils iraient même avec ardeur, mais qu'ils nous permettront de moins ambitionner, nous, pères conscrits, nous, vétérans de la patrie , qui devons à une lon gue expérience de savoir si bien que la paix, quand lji modération qui la produit, quand la loyauté qui la conserve, se montrent alliées à la force et au courage , est le plus grand des biens dont un pays , dont une nation puissent jouir. » Ce bien et cette précieuse sécurité qui nous environnent, nous vous en remercions, Sire , car nous les devons à votre prudence, à votre haute sagesse, à votre profond respect pour les engagemens pris et jurés, à votre esprit de justice, à votre amour éclairé pour ce peuple généreux et si digne d'être aimé, dont le bonheur a été , par la Providence . com mis à vos soins. , » Vivez donc, Sire, pour continuer, affermir, consolider ce bonheur ; et daignez accueillir, avec la bienveillante bonté qui vous caractérise , l'expression des vœux que la chambre des pairs ne cessera de former pour la longue conservation d'une existence, dont le prix est si universelle ment senti. » Le Roi a répondu : « Je suis bien sensible aux vœux que vous m'exprimez, au nom de la > chambre (les pairs, pour ma famille et pour moi ; je le suis également • aux félicitations que vous m'offrez sur les succès que nous avons obte» nus dans l'année qui vient de s'écouler , sur lé bonheur que nous avons » de voir la France rassise des secousses qu'elle avait éprouvées, respec» tée au dehors , et jouissant de la paix. Comme vous le dites , la nation n est enfin en possession du plus grand de tous les biens. Sa prospérité » intérieure s'accroît au milieu de la sécurité publique, et sa liberté , » exempte de troubles et d'agitations , garantit les droits de tous et ne » compromet ceux de personne. La sagesse et l'expérience de la chambre » des pairs ont grandement contribué à ces heureux résultats. J'aime à » l'en remercier , et à lui dire que c'est avec confiance que j'attends de » la suite de ses travaux le même concours et le même appui. Elle doit » être sûre que jamais je ne réclamerai d'elle que ce qui pourra tendre » au bonheur de la France , a la consolidation des libertés publiques , et » à l'accroissement de la prospérité nationale. ». Discours de M. Dupin aîne, président de là chambre des députés , . « Sire, » A ceux qui n'assignaient au gouvernement de 1830 qu'une durée éphémère, nous pouvons répondre que l'année a déjà changé quatre fois de date depuis la révolution de juillet ; que chaque année le Roi a reçu nos vœux, et que chaque année les a vus s'accomplir; que tous'les événèmens, ceux-là même qui dépendent du hasard et de la fortune, sont venus seconder l'action du pouvoir, et qu'ainsi nos affaires sont arrivées à l'état prospère où. nous les voyons. » Sire , je renouvelle aujourd'hui les mêmes vœux. Heureux de les former au nom de la chambre des députés, dont les membres se pressent autour de moi, je ne vous souhaite pas ce qui peut suffire au bonheur d'un chef de famille : à ce titre, Sue , la Providence a , depuis long-temps , eomblé vos désirs. • > Mais je souhaite à Votre Majesté ce qu'elle a toujours ambitionné, ce qui seui peut faire la satisfaction d'un boa roi : Que sous votre règne . Sire, la France parviènne au plus haut degré de gloire et de prospérité ! » Au-dehors, des relations amicales, un commerce florissant ; de fottes alliances, la paix tant qu'elle sera possible, mais la paix telle que vous la voulez .-une paix honorable et sûre, la seule qui puisse conveuir('à notre nation! Au-dedans, le travail, l'instruction et l'aisance du peuple, la li berté définie et protégée par les lois, la j ustice exactement rendue, la txannquillité publique assurée, l'accord de tous les bons citoyens, le concours éclairé'de tous les pouvoirs pour affermir votre trône constitutionnel * et pour développer nos institutions dans le sens généreux et sincère qu'y attache la saine opinion du peuple français. » Tels sont nos vœux, Sire, d'accord, nous n'en doutons pas, avec ceux du Roi des Français. La nation compte sur la stabilité de nos institutions, parce qu'elle compte sur votre fidélité à les garder, comme sur cotre fer meté aies maintenir. » Le Roi a répondu : • « Oui, vous avez raison ; la France sait que je me suis dévoué à elle » tout entier. Au moment du danger , elle m'a trouvé empressé de m'y » précipiter pour la préserver de ceux auxquels elle était exposée. C'est » ainsi, Messieurs, que nous sommes parvenus, grâce à votre concours, » grâce à l'appui de tous les hommes éclairés , à l'appui de la masse de » la nation, qui ne veut pas plus de l'anarchie qu'elle ne veut du despo» tisme, à satisfaire au vœu de la révolution de juillet, de sauver nos ins» titutions de toute attaque , de les défendre et de les conserver à la » France dans toute leur pureté : voilà , Messieurs , le concours qué je » vous ai demandé et que vous m'avez accordé. La nation en ressent au» jourd'hui les heureux effets; et si j'ai le bonheur de pouvoir penser que » mes services ont été utiles à mon pays , vous, Messieurs, vous avez la » satisfaction d'avoir rempli , comme députés , la haute mission que la » nation vous a confiée, et d'avoir répondu à son attente : je vous en fé» licite. C'est avec la même satisfaction que je reçois vos félicitations sur-, » l'état prospère où se trouve la France , sur sa situation avantageuse k » l'extérieur, où partout nous avons su soutenir l'honneur et la dignité » de la France , sans cesser de conserver la paix, cette paix sur laquelle » on avait cherché à répandre tant de craintes et tant de doutes , et dont » cependant nous recueillons aujourd'hui les fruits par l'accroissement de » notre commerce et de notre prospérité,et parle repos intériçur dont nous » jouissons au milieu de la tranquillité de l'Europe. J'espère que le cours » de cette session achèvera de le consolider par les lois que vous serez » appelés à voter, et qui, en accomplissant les promesses de la Charte , » rempliront tout ce que la France attend de vous et de moi. » Discours de M. legarde-des-sceaux , portant la parole au nom du eonseil-d'etat. « Sire__j • > La France vous devra la consolidation du gouvernement monarchique constitutionnel, qui seul répond à ses Besoins. Puissiez-vous vivre long temps pour être témoin de la reconnaissance nationale , dont vous avez déjà reçu de si éclatans témoignages t • Si, pour rendre l'action de votre gouvernement efficace partout où des intérêts légitimes réclament sa présence, il importe de voir les fonc tions publiques dans les mains d'hommes dévoués au Roi et à la Charte, et qui , comprenant leurs devoirs, possèdent la vertu et la fermeté nécesaaires à leur entier accomplissement, il n'importeras moins qu'au som met de la hiérarchie administrative se trouveun corps qui, par son savoir, son expérience des affaires, etle maintien des bonnes traditions , éclaire la direction de l'administration tout entière. Telle est la mission du con seil d'état. » Aussi la pensée du Roi est-elle que cette grande et libérale institution reçoive de la loi des garanties nouvelles de force et de durée. <> Sire, la récompense la plus précieuse pour les membres de votre conseil-d'état, est de croire que le Roi daigne apprécier l'utilité de leurs tra vaux. Permettez-leur de déposer aux pieds du trône l'expression de leur dévo.ûment. » Le Roi a répondu : « Je remercie le eonseil-d'état des vœux que vous m'exprimez en son • nom. Je sais apprécier ses importans travaux, et mon déair .est que cette » grande institution reçoive de la loi la force dont elle a besoin. C'est o avec le concours des lumières du conseil-d'état que l'administration > saura remplir sa mission avec cette intelligence de ses devoirs, et cette » fermeté qui est nécessaire à tous les fonctionnaires ; car il ne leur su"' » pas de respecter les lois, ils doivent encore les faire respecter par to...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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