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Le Constitutionnel, 4 janvier 1834

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Le Constitutionnel
4 janvier 1834


Extrait du journal

CHAMBRE DES DEPUTES présidence de m. dupist. Séance du 3 janvier. La séance est ouverte à une heure et. un quart. Le procès-verbal est.lu et adopté. > M. le président donne lecture à la chambre d'une lettre par laquelle M. lieboul ( de l'Hérault), donne sa démission de député. Cette lettre sera renvoyée à M. le ministre de l'intérieur. m. le président : I/ordre du jour est la suite de là discussion sur le .projet d'adresse au Roi. Il y a encore six orateurs inscrits pour la discus sion générale. La parole est à M. Garnier-Pagès. m. garnier-pagèS : Quels que soient les principes nouveaux intro duits dans l'adresse cette année , je la blâme, cette adresse , parce qu'il me semble qu'on n'y a pas mis ce qui devait y être ; je la blâme , parce qu'elle se contente de phrases et de vains ménagemens ; parce qu'elle ne dit au pouvoir que ce que les orateurs de la majorité ont dit hier. En un mot, quoique la forme de la nouvelle adresse soit -meilleure que celle des années précédentes, il n'y a rien au fond contre le système qui, je crois, devait être flétri, et qui le sera peut-être par les collèges électoraux ■ de l'an prochain. ( Murmures aux centres. ) Je ne répondrai pas à ce qui concerne l'extérieur ; d'autres orateurs traiteront cette matière ; j'examinerai seulement le système suivi par le pouvoir , par le gouvernement. A l'intérieur, je demanderai si le gouver nement , à notre époque , n'a pas d'autres devoirs à remplir. Pour moi, le gouvernement ne date ni du 11 octobre ni du 13 mars. Cependant il y a eu des nuances différentes dont je vais vous parler. Lors du ministère où figuraient MM. Dupont ( de l'Eure ) et Laffitte, au moment où l'illustre général Lafayetle était encore au pouvoir, il était impossible de faire ce qu'on a. fait depuis. Nous avions ces hommes au pouvoir d'une part, et de l'autre la France était encore trop près de la révolution pour qu'on osât ce qu'on a osé depuis. • * Aussitôt que les hommes que je viens de nommer eurent quitté le pou voir , les instrumens du ministère nouveau furent choisis exprès, pour réaliser la pensée qui l'avait produit, et ils n'ont pas manqué à leur mis sion. Peur ces modifications , on s'est occupé d'abord de la capitale , parce que là se produisent toutes les secousses politiques , parce que là les opinions se forment et vont se répandre par toute la France. Le procureur-général de cette époque était sorti procureur-général de la révolution de juillet, et, je dois dire qu'il n'a quitté le pouvoir que parce que le système qu'on voulait suivre n'était pas le sien. Le procureur du Roi, notre collègue, M- Comte , fut destitué parce qu'il ne pouvait lui convenir de servir à de violentes persécutions. Enfin, on usasix à sept préfets de police avant d'en trouver un qui con sentît à être le docile instrument des criminelles pensées du pouvoir. Il n'était pas difficile de savoir ce que le gouvernement voulait, ët en y réfléchissant même, il faut le dire , le pouvoir de cette époque ne pouvait vouloir que ce qu'il a voulu , un système de violence , conséquence même de ce qu'on place en dehors de la condition générale un certain nombre d'hommes contre lesquels il faut prendre des précautions. Ainsi donc point de milieu-, le droit pour tous ou la violence au moins pour quelques-uns. Je ne puis blâmer le pouvoir d'avoir choisi la violence : d'après sa nature il ne pouvait faire autrement. Mais voyons comment il a suivi ce système de violence..Voyons si ce n'est pas parce que cela n'a pas dépendu de lui, qu'il n'a pas essayé d'ob tenir ce que les mœurs repoussent, la violence, et par la violence la ter reur. Je le crois et je le dis, parce'que j'ai l'habitude de dire toute ma pensée. Le gouvernement a voulu effrayer le pays , il a représenté des hommes autrement qu'ils ne sont, il' leur a prêté des doctrines qui ne sont pas les leurs. Vous vous rappelez que sous le ministère de MM. Dupont ( de l'Eure ) el...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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