Extrait du journal

diesse qu'on a de gouverner sans elle, est un affront qu'on ne pardonne pas. Les dépits de la feuille doctrinaire se déguisent peu, et' ils sont d'autant plus amers, qu'ils sont moins partagés, -et que, malgré tous les efforts tentés, c'est comme un parti pris de laisser le Journal des Débats dans l'isolement de ses doléances. Dans l'intérêt du pays, souhaitons longue durée à cette [mauvaise humeur et à ces bouderies : nous ne savons jusqu'à quel point le Jour nal des Débats aura fait agréer aux personnages qui ont complimenté le Roi, les règles qu'il trace h leurs discours: ce dont nous sommes sûrs, c'est que l'honorable président delà chambre n'a pas calqué le sien, sur les préoccupations qui assiégentla feuille doctrinaire,et nous doutons fort qu'elle s'en montre satisfaite. Qu'y faire? On nepeut exprimer à la fois les vœux du pays et les vœux d'une coterie, et M. Uupin est homme à ne pas hésiter, quand il s'agit de remplir un devoir, à appeler les choses par leur nom, ouà les qualifier de manière à ce qu'on ne puisse s'y mé prendre, dût-il' déchaîner contre sa franchise toutes les. colères du parti. Voici le discours prononcé aujourd'hui par M. le président de la chambre des députés. Nous publierons demain, d'après le texte du Moniteur , la réponse du Roi : . « Sire, » La fête du Roi est aussi la nôtre, et chaque fois que revient cet heureux jour, vous voyez la chambre des députés vous entourer de ses souhaits pour la gleire et le bonheur de votre règne ! I » Sire, la chambre est solidaiie avec voire Majesté : supérieure aux Calculs étroits de toutes les ambitions individuelles , uniquement préoccupée des intérêts généraux du pays, elle s'associe de plein cœur à toutes les grandes pensées du Roi, à ses courageux et coustans efforts pour faire respecter les lois , pour consolider nos institutions, et pour assurer à la nation la jouissance paisible des droits sur lesquels re posent sa dignité morale et sa liberté-. nous marchons au même but. » En présence d'un si parfait accord, Sire, on conçoit que les factions soient déconcertées ! Aucune d'elles ne peut plus conserver l'espoir de détruire l'ordre si laborieusement, mais si solidement établi. Les utopistes,«quels qu'ils soient, doivent comprendre nette ment que le pays n e veut ni se laisser imposer par les clameurs et le tumulte de la place publique, ni s'abandonner à cet esprit de système qui brave la puissance des faits, et qui, sous le mysticisme calculé d'obscures théories, couvre souvent de funestes doctrines , et nourrit de fatales pensées... Amie d'un progrès sage et mûrement réfléchi, désenchantée tie beaucoup d'illusions , éclairée, par tous les genres d'essais et d'expériences , on' ne verra point notre Francs se précipiter avec ceux qui tenteraient de l'entraîner dans de périlleux hasards, pas plus qu'elle ne voudrait voircootier ses desti nées aux hommes qui prétendraient la ramener en arrière, et lui Tendre un régime qu'il a fallu combattre et renverser. < » Des lois utiles auront marqué cette session , des lois destinées à multiplier nos voies de communication intérieure, à étendre nos re lations commerciales avec l'étranger, en-même temps qu'elles pro tègent, au'milieu de nous, les productions de notre sol, le travail de nos ouvriers, l'industrie de nos fabricans. Le pays, je l'espère, nous en saura gré. Il bénira le règne, dont la longue durée, objet de tous nos vœux, veira réaliser toutes les améliorations que les hommes éclairés, que les vrais patriotes peuvent raisonnablement désirer. ' » Sire, Votre Majesté nous garantit le présent, et-, même dans le...