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Le Constitutionnel, 3 décembre 1833

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Le Constitutionnel
3 décembre 1833


Extrait du journal

mencés^pàur en préparer l'exécution, il y va des galères pour complices et de la mort pour les chefs. Une affaire, digne tout au plusde figurer sur les bancs de la police correctionnelle, est portée devant le jury, et soulève ces redoutables questions d'où dépend l'existence de plusieurs hommes. Nous ignorons si les débats four niront des charges plus graves que celles qui résultent de l'acte d'accusation; mais nous ne pouvons nous défendre d'un sentiment pénible à la lecture de cet écrit fantastique, où tant de patience et tant d'esprit de chicane ont été dépensés à torturer les faits pour en tirer un crime capital. Il semble que l'on veuille à tout prix trouver des coupables ^ et que l'on ait besoin de quelque complot pour servir de préface à la session. Nous avons une autre idée du rôle qui convient au.ministère public. Cette figure passionnée de M. Persil, cette parole impa tiente , et qui và droit aux extrêmes argumens, rappelle trop les souvenirs terribles d'une autre époque. 11 nous représente l'accusa teur public , poursuivant les partis au nom du pouvoir , et n'a point l'impartialité d'un magistrat qui parle au nom de l'ordre so cial. Sans doute la société demande la répression des délits; mais elle n'est point intéressée à leur existence. Tout accusé, qui est amené sous la main de la justice, n'est pas nécessairement un coupable ; il Se peut que l'on ait frappé un innocent, et l'instruction a pour but également de constater le crime et de faire éclater l'innocence. Il est sorti quelques centaines de prévenus des prisons de la Seine , après les troubles de juia et par suite des verdicts du jury; tous ces hommes , M. Persil les avait condamnés , avant le jugement, et l'autorité de ses réquisitoires en a grandement souffert. Qu'il prenne garde à ne point élever ainsi chaque jour des montagnes de brouil lards qui s'évanouissent aux premières clartés de la discussion....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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