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Le Constitutionnel, 3 juin 1848

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Le Constitutionnel
3 juin 1848


Extrait du journal

Voyons qui de nous ou du National con fond les hommes avec les idées, et professe une stupide adoration pour les personnes au lieu de s'attacher aux principes. Et d'abord de quoi s'agit-il? d'une candidature à la députatïon de la Seine. Le National semble craindre par-dessus tout la nomination de M. Thiers ; nous la désirons, nous , et nous croyons qu'une grande majorité de bons ci toyens la désire. Le National pense que les grandes capacités de sa coterie étant au pou voir, il est inutile que M. Thiers puisse même dire son avis désormais sur les affaires d'Etat. Nous considérons au contraire sa présence à l'Assemblée comme d'autant plus utile, que le Gouvernement est tombé en de telles mains. Le National attaque violemment un candidat illustre, nous le défendons. Qui de nous ou de lui porte la discussion sur des noms propres? Puisqu'il s'agit d'ailleurs de nommer des re présentans, n'est-il pas profondément ridicule de s'étonner qu'il soit question des personnes? Mais nous allons montrer au National que c'est lui, et non pas nous, qui prétend incar ner de la manière la plus malheureuse et la plus fausse, toute une institution politique dans des hommes. De même qu'il discuta le candidat éminent que nous proposons au choix des électeurs, nous prenons la liberté dédise ter les hommes supérieurs qui nous gouvernent et qu'il admire. Aux fautes dont il prétend accuser le premier, nous oppo sons les fautes dont on accuse généralement les seconds, et nous ne sommes pas cause que ceux-ci, après trois mois de pouvoir, se trouvent déjà accablés sous le parallèle. Quand nous énumérons les mesures déplora bles accumulées en si peu de temps par les hommes d'Etat de la République, que nous répond le National? II nous dit que nous atta quons la République, que nous sommes bien osés aujourd'hui; que nous l'étions moins à une époque plus rapprochée de la révolution; il semble nous dire quesi, à cette époque, nous eussions eu l'audace de porter une main pro fane sur la République, il aurait pu se trou ver quelqu'un prêt à renvoyer le sacrilège devant son juge naturel. Permettez-nous d'abord une réflexion: vous qui ne cessez de déclamer contre des lois qui, sous un établissement monarchique, dé fendaient d'attaquer la monarchie, pourquoi...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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