Extrait du journal

La chambre des députés était saisie aujourd'hui de diverses pé titions qui avaient pour but de demander ^abolition de l'esclavage dans nos colonies. La commission, par l'organe de M. Denis, rap porteur, proposait l'ordre du jour sur ces pétitions. Ce n'est pas que l'honorable député du Yar ait méconnu ces principes d'numanité qui ont soulevé le monde entier contre la détestable prati que de 1 esclavage, mais il a pensé que l'émancipation qui devait changer complètement la situation sociale de nos colonies était un fait grave dont tous les résultats devaient être prévus et pesés à l'avance, et qu'on ne pouvait y procéder immédiatement. Sous ce rapport, nous serons facilement d'accord avec M. Denis. Oui, ii est bon que le gouvernement prenne ses mesures ; il ne faut pas 3ue l'émancipation qu'on prépare aux noirs, et qui leur est due, evienne pour nos concitoyens des colonies une cause de ruine et de désastre. Les Anglais , qui ont émancipé leurs esclaves, ont éprouvé des mécomptes et des déceptions qu'il importe d'éviter ; il faut profiter de leur expérience pour fcyre autrement qu'eux et mieux qu'eux. Cela est parfaitement raisonnable et rigoureuse ment juste. Mais dans cette voie où le gouvernement entend se placer, on ne peut demeurer éternellement immobile. Jusqu'à ce jour, tout s'est passé en œuvres de commission ,' en travaux de bureaucratie, en protestations de tribune. Aujourd'hui encore, deux ministres, M. l'amiral Mackau et M. Guizct, ont hautement exprimé leur bonne volonté. Cela ne suffit pas , il faut agir; il faut, par des démonstrations énergiques , paralyser les résistan ces coloniales que les raisons d'humanité et de politique n'ont pu vaincre. Voilà ce qu'on demande au gouvernement, et c'est dans ce sens que le renvoi ordonné par la chambre doit avoir toute son efficacité. NOUVELLES DE L'INDE. Les journaux anglais nous donnent des extraits de lettres et de journaux de Calcutta jusqu'au 14 et de Bombay jusqu'au 31 mars. Lord Ellenborough était retourné à Calcutta où il avait été reçu avec un vif enthousiasme. 11 a fait donner une gratification de six mois de paie à toutes les troupes qui ont pris part aux campagnes du Scinde et du Gwalior. Cette mesure est destinée sans doute à réchauffer le zèle et l'ardeur des. troupes indigènes, chez lesquelles éclatent des marques non équivoques de mécontentement. Récem...